La question du retour à l’ordre constitutionnel devient de plus en plus préoccupante après que le premier ministre ait déclaré devant les responsables politiques la semaine dernière que toutes les élections ne vont pas se tenir d’ici fin décembre 2024. Ce qui explique un possible glissement du calendrier des 24 mois convenus entre les autorités guinéennes et l’organisation Ouest-africaine (CEDEAO). Depuis cette annonce, les acteurs ne cessent de prendre position. À l’occasion de l’Assemblée générale hebdomadaire du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), tenu samedi 30 mars, ce sujet a été évoqué. Le président de cette formation politique a d’abord fait savoir que son parti n’a pas ‘‘d’attentes spéciales par rapport à la marge de manœuvre dont ce gouvernement dispose’’.
« Nous pensons que depuis le début de la transition, ce n’est pas le gouvernement qui décide, c’est le CNRD qui prend ses décisions et les fait exécuter par le gouvernement. Donc, nous ne nous faisons pas d’illusions, nous n’avons pas d’attentes spéciales par rapport à la marge de manœuvre dont un gouvernement disposerait. Ce qui nous intéresse aujourd’hui particulièrement et ce sur quoi nous avons tenu notre assemblée générale, c’est davantage faire comprendre à nos compatriotes à travers la sensibilisation que le CNRD doit se rappeler, ils ont pris librement l’engagement de finir la transition plus tard au mois de décembre 2024. Ils ont élaboré seuls une charte, ils ont élaboré seuls dix (10) points qu’ils ont inscrits dans un chronogramme pour dire que la transition allait se dérouler jusqu’en décembre 2024. Donc, ils ont pris un engagement solennel devant le peuple de Guinée et avec le monde entier qui est témoin. Depuis ça, ils n’ont posé aucun acte qui va dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel. Nous n’avons pas de constitution, nous n’avons pas de fichier électoral, nous n’avons pas d’organe de gestion des élections », a mentionné Aliou Bah.
Pour ce leader politique, ce n’est pas le temps qui a manqué au CNRD. Selon Aliou BAH, le CNRD a envie de rester long temps au pouvoir.
« Si toutefois, ils veulent manœuvrer pour faire glisser le calendrier, nous n’accepterons pas. Parce qu’aujourd’hui, ce n’est pas le temps qui a maqué au CNRD. Trois (3) ans presque de transition, si le temps dont ils ont disposé ils avaient posé des actes allant dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel, on aurait été rassuré. Mais tous les jours, ils montrent l’envie de conserver la totalité du pouvoir. Aujourd’hui, ils ont éteint les médias, ils ont séquestré les acteurs politiques et les acteurs sociaux, ils ont contraint d’autres à l’exil. Ils ont confisqué toutes les libertés collectives, aucun Guinéen n’a le droit désormais de dire ce qui ne va pas dans son pays. Nous n’avons pas d’internet, nous n’avons plus d’électricité, nous passons un mois de ramadan extrêmement difficile dans la chaleur sous les moustiques. Ceux-là nous ont dit qu’ils sont venus faire une refondation. Il est où le résultat de la refondation? Comment les Guinéens vivent aujourd’hui par rapport à ce qu’ils étaient en train de vivre il y’a quatre ou cinq ans? C’est inacceptable. Il faut que la junte revienne à la raison, ils ne peuvent pas manipuler les Guinéens pour continuer de gouverner ce pays par la force au delà de leur engagement en décembre 2024. C’est le message essentiel que le MoDeL a voulu porter et notre décision aujourd’hui c’est de se battre pour que la transition du CNRD prenne fin du mois de décembre 2024 conformément à l’engagement pris par la junte », a-t-il martelé.
Mamadou Macka Diallo
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