Conakry abritera demain vendredi 1er avril, le lancement de la campagne sanitaire « En marche vers Kigali ». En prélude à cet événement, le ministère de la Santé à travers la direction nationale des épidémies et maladies, a annoncé l’intégration des activités de lutte contre le paludisme « Zéro palu je m’engage » qui est l’une des premières causes de consultation et de décès dans les structures sanitaires et celles de la lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) qui sont responsables de milliers de décès évitables chaque année et qui provoquent des handicaps à long terme.
Pr Naby Baldé Directeur national des Grandes Endémies et de la lutte contre les maladies, a expliqué le but de cette intégration. «Cette intégration a pour but d’améliorer la performance de notre système de santé par la consolidation des acquis et le maintien des bonnes pratiques. Car, en fédérant nos efforts nous pourrons facilement atteindre nos objectifs dans un temps record et en minimisant les coûts. Cette intégration a été surtout motivée par le fait que des interférences étaient notées par le passé notamment dans la mise en œuvre de certaines activités comme la campagne de Chimio Prévention du paludisme Saisonnier (CPS) et la campagne de distribution des Moustiquaires Imprégnées d’insecticide à Longue Durée d’Action (MILDA), les supervisions pour le palu et la distribution de masse de médicaments pour les MTN. Souvent les activités qui font l’objet d’interférence entre ces deux programmes visent les mêmes acteurs de mise en œuvre et les mêmes cibles», a précisé Pr Naby Baldé.
Selon le conférencier, cette intégration permettra désormais de mener des activités concertées, notamment avec la supervision semestrielle qui sera conjointe, la revue trimestrielle des données et le couplage de la campagne Zéro palu je m’engage et la campagne en marche vers Kigali.
Dr Eugène Kaman Lamah, coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a exprimé sa satisfaction pour la concrétisation de cette intégration. «Aujourd’hui il n’y a aucune région qui est épargnée par le paludisme en Guinée et des MTN, et si nous, les acteurs, allons en rangs dispersés ça nous fait gaspiller en temps et en argent dont la plupart est payé par des partenaires étrangers. Aussi, les bénéficiaires sont souvent ceux qui font des travaux champêtres donc la même cible et pour la campagne de la lutte contre les MTN et celle du Palu. Donc, ils perdent de nombreux jours à travers ces campagnes. Maintenant à travers cette intégration nous allons faire des réunions de mise à niveau ensemble. Il y aura une mutualisation de nos efforts pour la lutte contre les maladies», s’est il réjoui.
Abordant dans le même sens, Dr Mamady Camara coordonnateur du Programme National de Lutte contre les Maladies Tropicales Négligées (PNLMTN) a aussi salué cette initiative. « l’intégration commence d’abord par la mise en commun des idées et notre directeur est sur cette approche ; il ne suffit d’avoir des milliards et des milliards, mais il faut savoir comment utiliser rationnellement ce montant au bénéfice de la population. Aujourd’hui nous constituons une équipe, nous travaillons ensemble, c’est-à-dire nous planifions ensemble nos activités et nous les réaliserons ensemble. Aussi, nous serons mieux écoutés devant nos partenaires qu’en étant en rangs dispersés » a-t-il ajouté.
Cette intégration MTN-PALU qui est la principale caractéristique de la campagne en marche vers Kigali en Guinée a été rendue possible grâce à l’accompagnement technique et financier de Speak Up Africa à travers l’ONG Jeunesse secours, qui évolue dans la lutte contre les MTN.
Diop Ramatoulaye
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