Sécurisation des manifestations pacifiques en Guinée: des FDS à l’école des droits de l’homme

Ce jeudi 25 novembre 2021, s’est ouvert à Conakry, un atelier de formation des membres des forces de défense et de sécurité élargie aux élus locaux et à la société civile sur la gestion des manifestations pacifiques en Guinée. L’initiative est du programme Démocratie Sans Violence-Baillonnette Intelligente (DSV-BI) qui œuvre dans la promotion de la paix, la bonne gouvernance, le respect des droits humains et la démocratie sans violence.

 
Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme, un des responsables de la DSV-BI indique les objectifs de l’atelier. 
 
« Nous avons jugé important dans l’optique d’aller à l’organisation de manifestations sociopolitiques pacifiques en République de Guinée de mettre ensemble les acteurs concernés. C’est-à-dire les administrateurs territoriaux, les partis politiques qui organisent les manifestations, les forces de défense et de sécurité qui sont habilités à maintenir l’ordre pendant les manifestations sociopolitiques et la société civile qui fait des observations. De les mettre ensemble afin de les outiller sur les droits de l’homme, les principes de maintien de l’ordre, la problématique de la réquisition dans l’optique d’amener à utiliser ces règles-là sans violence », a t-il indiqué.
 
Durant trois jours, la cinquantaine de participants sera outillée sur les droits de l’homme dans leur globalité, les principes de réquisition, la problématique de la réquisition en République de Guinée, la liberté de manifester en droit positif guinéen, la responsabilité du supérieur, les textes d’application dans le cadre du code de bonne conduite des forces de défense et de sécurité et les conventions et pactes internationaux signés par la Guinée notamment sur la torture. 
 
« Nous devons attendre à une amélioration des relations civilo-militaires, dans les opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre public. Qu’il y ait un dialogue entre les manifestants et les forces de l’ordre afin de réduire la violence.  Souvenez-vous, on a vu des manifestations en Guinée qui se sont soldées par des scènes de violences et beaucoup de pertes en vies humaines. Et pourtant nul n’est tenu d’obéir à un ordre manifestement illégal et la vie humaine est sacrée en tout lieux et en toute circonstance », a ensuite rappelé Mamadou Kaly Diallo.
 
Le Directeur du Bureau des droits de l’homme et du droit international humanitaire au ministère de la Sécurité et de la protection civile, fonde un grand espoir sur cette formation. Au sortir de cet atelier, Colonel Mamady Sidibé également facilitateur, s’attend lui aussi, à une forte amélioration des relations civilo-militaires.
 
« Grâce aux idéaux des autorités actuelles qui placent les droits de l’homme au centre de toutes les préoccupations, tous les acteurs impliqués bougent ensemble et dans le même sens dans l’organisation et la gestion des manifestations pacifiques en Guinée », s’est-il réjoui.
 
Selon les organisateurs du présent atelier, d’autres formations de ce genre sont prévues à Kindia, Mamou, Labé et d’autres régions de l’intérieur du pays pour faire bénéficier d’autres acteurs.
 
Il faut noter que de 2013 à ce jour, le Programme DSV-BI a touché plus de 712 agents des forces de défense et de sécurité et des centaines de jeunes acteurs dans les manifestations politiques et sociales à travers le pays notamment dans le domaine de la promotion de la lutte non violente, le secourisme, le développement organisationnel, le montage et le management des projets, la prévention et la gestion des conflits civilo-militaires. En plus 951 jeunes de l’axe et des chefs-lieux des régions administratives du pays ont aussi été formés. 
 
Diop Ramatoulaye 
666751610

Articles similaires