Sékou Koundouno à propos de la manifestation du 17 août 2022: “On dirait que nous sommes en situation de guerre”

La manifestation pacifique et citoyenne appelée par le FNDC sur toute l’étendue du territoire national ne s’est pas déroulée comme prévu par le comité d’organisation. À Conakry, notamment sur la route de Prince, des affrontements ont  opposé les forces de l’ordre aux manifestants, à plusieurs endroits. 

 
Dans un communiqué rendu public dans la soirée, le FNDC a dénombré “deux cas de morts par balles, des blessés et des dégâts matériels importants”.
 
Invité de nos confrères de Fim FM ce jeudi 18 août 2022, le chargé des stratégie et  planification du FNDC a déploré cette situation.
 
“C’est avec beaucoup de pincement au cœur que nous intervenons ce matin. Je commencerai tout d’abord par m’incliner pieusement devant la mémoire de tous nos compatriotes qui ont été froidement assassinés hier dans l’exercice de leur droit naturel et constitutionnel d’opposer leur désaccord face à la conduite de la transition. Mais comme vous le savez, à la veille on vous a informé de la tenue d’une réunion où des dispositions ont été prises à travers le déploiement de l’armée dans toutes les grandes villes et dans les artères publiques de la ville de Conakry. (…) La question qu’il faille se poser aujourd’hui, nous sommes dans quel pays où il faut déployer ces unités qui sont formées, entraînées pour tuer. Leur faire porter des PMAK, les 12-7 et les mettre dans les artères publiques pour aller encadrer ou sécuriser des manifestations? C’est comme si tout était prémédité, tout était planifié afin que chaque fois quand nous décidons d’exercer ces droits naturels que nous puissions conclure dans la journée à ce bilan macabre dont on a plus besoin”, a déploré Sékou Koundouno.
Plus loin, le responsable stratégies et planification du FNDC a fait le point sur les cas de morts, blessés et des dégâts matériels enregistrés. Il a aussi souligné qu’il y a trois blessés qui sont dans le coma.
” …quand nous avons appris à travers la commission de stratégies du FNDC que les villes devaient être militarisées et que un important dispositif allait être déployé, nous avons fait passer un message au niveau de toutes nos structures de base pour que les gens puissent observer une journée de ville morte active, que chacun reste à son domicile. Vous avez tous constaté hier de 6 heures jusqu’à 15 heures, tout allait bien, tout fonctionnait bien. Nous mêmes on était très satisfait de ce bilan élogieux où tout le pays, les villes qui étaient concernées par les manifestations étaient pratiquement paralysées. Les marchés fermés, les magasins fermés, l’ensemble des citoyens militants pro démocratie étaient à leurs domiciles. On était en train de se réjouir du suivi de cette journée, quand à 15 heures on a appris que le Président de la transition après avoir inauguré l’hôpital de Donka, a longé tranquillement sur l’autoroute Fidel Castro et a essayé de montrer ses muscles à ces citoyens désarmés qui n’ont que leurs discours, qui n’ont que à la rigueur des cailloux. (…) Dès après son passage nous avons appris, des sources familiales, que le jeune Ibrahima Baldé a été atteint par bataille de la garde présidentielle par balle et cette information ne vient pas du FNDC ça vient même du papa au fait de la victime. Entre temps aussi, nous avons appris du côté de Bambéto qu’ils sont allés pourchasser les jeunes jusqu’à dans leurs domiciles et ôté la vie à ce jeune nommé Alpha Oumar Barry. Je vous informe au moment où je vous parle, on a trois (3) cas dans le coma. Ils vont s’en sortir, ils ne vont pas s’en sortir on ne sait pas. Nous avons une vingtaine de blessés par balle. Nous avons des incursions qui ont eu lieu et des pillages et vandalismes avec vidéos et images à l’appui. Des forces de défense et de sécurité à Dalaba, à Pita, à Labé et à Conakry c’est inimaginable. On dirait nous sommes en situation de guerre”, s’est-il indigné.
 
 
À en croire l’activiste, le conseil supérieur de stratégies va se retrouver dans les prochaines heures pour annoncer des nouvelles dates de manifestations.
 
Mamadou Macka Diallo
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