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Sékou Koundouno : « Chers journalistes, ne reculez pas, ne vous méfiez pas »

Le 3 mai a été proclamé Journée internationale de la Liberté de la Presse par l’Assemblée Générale des Nations unies en 1993. Cette journée permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias, et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie ou sont en détention en raison de l’exercice de leur profession.

En Guinée, les démocrates attachés à la liberté d’expression constatent avec beaucoup de regrets des sanctions à l’encontre des journalistes prises par la Haute autorité de la communication (HAC) depuis le 05 septembre 2021. Ces décisions honteuses allongent la longue liste des décisions fantaisistes et inopportunes du CNRD et de ses laquais.

Encore une fois, le CNRD met en évidence sa velléité de musèlement de la presse et de toutes autres voix dissidentes qui haussent le ton contre leur fourberie éhontée destinée à tromper le peuple vaillant de Guinée.

Par ailleurs, nous avons vu, comment les violations des droits humains, la répression contre des manifestants pacifiques, y compris les tentatives de musèlement et d’attaques contre les journalistes et les acteurs du FNDC, ont souvent conduit à des crises plus graves. Il est donc essentiel que les médias aient le soutien du FNDC.

De nos jours, les journalistes sont pris pour cibles parce qu’ils dénoncent, oralement ou par écrit, des vérités dérangeantes : ils sont enlevés, détenus, battus, voire assassinés. Ce type de traitement est inadmissible. Aucun jour ne s’écoule sans que ce droit ne soit bafoué partout dans  le monde. Le dernier classement de la Guinée est une preuve illustrative de la régression de la Guinée en matière de liberté de la presse.

Il faut encore et toujours rappeler qu’en Guinée, les crimes ou délits de presse sont régis par la loi organique relative à la liberté de la presse. Bien évidemment, cette loi n’est pas du goût des ennemis de la liberté de la presse parce qu’elle ne prévoit que très exceptionnellement des peines privatives de liberté.

Chers journalistes, votre mission première est d’informer, de sensibiliser, de conscientiser et d’alerter la masse populaire sur la gestion de la cité et les lois de la République. N’ayez donc pas peur de bien faire votre travail, les lois de la république vous protègent suffisamment des représailles des adeptes de la dictature malgré la complicité de la justice guinéenne.

La liberté des médias, traditionnels ou pas, est indispensable pour le développement, la démocratie et la bonne gouvernance. Les médias sont, sans aucun doute, des partenaires indispensables dans le travail de vulgarisation des actions du FNDC. Autant vous dire que, sans les médias, le travail que nous faisons serait incomplet et méconnu. Non, ne reculez pas. Non, ne vous méfiez pas. Non, n’adoucissez pas vos propos et investigations. Continuez vaille que vaille à dire merde. Advienne que pourra !

Une nouvelle fois, je renouvelle mon soutien aux hommes du quatrième pouvoir, c’est l’occasion pour les journalistes, associations, syndicats et patrons de presse de demander des comptes au président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, sur sa nouvelle mission qui lui a été confiée par la Direction de la Communication et de l’Information du Palais Mohamed V et ses ramifications.

J’invite les journalistes à l’union sacrée et à ne pas céder à la nouvelle orientation éditoriale décidée par le CNRD et son Gouvernement de transition.

En cette journée, je rends un vibrant hommage aux vaillants journalistes et exprime toute ma solidarité à ceux qui ont subi des exactions policières pendant nos manifestations.

Soyez des insoumis car votre existence en dépend.

À bon entendeur, salut.

Bonne fête à la presse guinéenne.

SEKOU KOUNDOUNO

RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC

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