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Semaine de l’indépendance : Des anciennes ministres partagent leurs récits héroïques 

Le ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi a organisé, ce lundi 30 septembre 2024, des panels dans la salle du 28 septembre au palais du peuple de Conakry, dans le cadre de la semaine de l’indépendance. Ces panels ont permis à d’anciennes ministres de débattre du thème de l’éducation, en particulier pour les jeunes filles, autour du sujet : « Éducation de masse : les filles à l’école après l’indépendance ».

Les organisateurs ont souhaité créer un pont entre les générations, illustrant ainsi le slogan : « S’inspirer du passé pour construire le futur ». Selon Hadja Aicha Bah, ancienne ministre de l’Éducation nationale, cette évolution passe inévitablement par l’éducation des jeunes filles.

« L’éducation des filles, c’est l’épine dorsale de tout développement durable dans un pays. Vous avez les 17 objectifs de développement durable. Du premier jusqu’au dernier, c’est l’éducation des filles et des femmes. Pourquoi ? Parce que lorsque vous éduquez une fille, qu’est-ce que vous obtenez ? Premièrement, c’est l’égalité des genres. Elle va savoir tous ses droits et comment les défendre. Nous savons que c’est le développement économique du pays aussi. Une femme, une jeune fille éduquée, son rendement, c’est 20%. Un garçon, c’est 10% », a-t-elle estimé.

Hadja Mariama Sow a également partagé son parcours scolaire, évoquant son expérience en tant que responsable politique durant la révolution. Elle a souligné les lacunes du système éducatif actuel, tout en identifiant deux handicaps majeurs qui freinent son développement.

« Aujourd’hui, quel est notre handicap dans ce domaine de l’éducation ? C’est d’abord l’ignorance du passé. Celui qui ignore d’où il vient, il ne saura pas là où il va. Et il n’arrivera jamais à sa destination. Le second handicap, c’est maintenant le déficit de l’éducation. Un autre problème majeur, vous vous entraider pas. », a-t-elle mentionné 

Hadja Mariama Aribot, ancienne ministre, était l’une des panélistes. Ayant étudié durant la révolution, elle possède des repères solides lorsqu’il s’agit de discuter de l’éducation de masse.

« Le premier repère, c’est par cette période-là que les uniformes ont commencé. On n’a pas voulu que les enfants à l’école se distinguent par leur position sociale. Ensuite, l’un des repères de l’éducation de masse, c’est la mixité. Avant, il y avait des écoles de filles, il y avait des écoles de garçons. Pendant l’éducation de masse, nous avons commencé à être fusionnés, garçons et filles. Le troisième repère, c’était le curricula, le contenu de l’éducation. Les curricula ont également changé. L’autre indicateur de l’école de masse, il y avait l’éducation populaire dans le quartier, dans la communauté, dans la commune, dans la fédération. Donc, nous étions obligés d’être corrects », a-t-elle rappelé.

Quant à Hadja Saran Daraba, elle affirme que l’éducation guinéenne a bien prospéré sous la première République.

« Ce qui a marché sous la première république, je pense, et qui n’a pas marché maintenant, c’est qu’ensemble, on ne s’est pas assis pour définir où on veut aller. Depuis 1984, on ne s’est pas assis pour savoir quel type de société nous voulions avoir. Est-ce que nous voulons une société élitiste ? Est-ce que nous voulons une société où la majorité de la population va aller vers un bien-être ? Et qu’est-ce qu’il faut faire pour y arriver ? Nous ne l’avons pas fait. Le résultat, c’est qu’on a jeté le bébé avec l’eau qui servait à le laver », a-t-elle dénoncé.

Aboubacar Moussa Camara 622 42 41 87  

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