Situation des prisonniers politiques en Guinée: un opposant interpelle Alpha Condé et son gouvernement

Depuis la veille de l’élection présidentielle du 18 octobre, plusieurs opposants politiques et membres de la société civile sont incarcérés à la Maison Centrale de Conakry. Parmi eux, quatre ont récemment bénéficié d’une liberté conditionnelle jusqu’à lundi 9 août 2021 où Abdoulaye Bah s’est vu reconduit en prison.

Devant la presse le mardi 10 août 2021, Thierno Yaya Diallo, président du parti Guinée Moderne s’est exprimé sur cette question qui fait polémique dans la cité.

« Nous avons vu hier que Abdoulaye Bah (UFDG) qui se fait retourner en prison parce que tout simplement il refuse de trahir la Constitution, il refuse de trahir la population guinéenne, il refuse de trahir tous les électeurs qui ont voté pour son candidat. Ça, ça nous interpelle. Kéamou Bogola Haba avec lequel j’ai été kidnappé reste toujours en prison parce qu’il se sent mal à l’aise que ce gouvernement qu’il pense illégal et illégitime continue à rendre la vie chère aux Guinéens. Nous avons une augmentation massive du prix du carburant à la pompe, nous avons une augmentation des frais de communication téléphonique, nous avons des nouvelles cartes d’identité nationale, il faut même changer ton extrait de naissance, il faut réimmatriculer les voitures à près d’un million de francs guinéens. C’est excessif. Tout président sérieux et soucieux, avec cette Covid-19 doit rendre la vie beaucoup plus facile pour ses citoyens », a-t-il déclaré.

Plus loin, le chargé des relations extérieures de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), une alliance politique présidée par Cellou Dalein Diallo, a lancé un appel à l’endroit des dirigeants guinéens

« Il est important qu’il y ait une opposition en Guinée. Et il est important que nous puissions avoir un cadre fonctionnel qui nous est garanti par la constitution. Nous lui demandons de libérer tous les détenus politiques qui sont à la Maison Centrale. La Maison Centrale n’est pas leurs chambres. Ils doivent être dehors pour pouvoir exercer cette fonction de contre-pouvoir, pour dénoncer, recommander et manifester. Nous lui proposons de les libérer sinon, alors qu’il prenne toute la classe politique, qu’il nous mette tous en prison afin qu’on arrête l’opposition en Guinée parce qu’on ne peut pas nous museler. Nous interpellons ce régime pour cela et nous leur disons que nous sommes vraiment fermes sur notre position d’apporter une démocratie, de rester aux côtés des citoyens guinéens afin qu’on puisse avoir une démocratie dans ce pays.

Si cela veut dire que nous devons être en prison aujourd’hui parce que nous dénonçons l’illégalité et l’illégitimité de ce régime, parce que nous dénonçons cette mauvaise gouvernance, parce que nous reconnaissons la constitution de 2010 et du gagnant de l’élection présidentielle et que nous recommandons la population guinéenne de prendre ses responsabilités face à cette situation, dans ce cas, nous sommes prêts à répondre à cet appel d’être comme il (Alpha Condé ndlr) le dit à Coronthie ( Maison Centrale ndlr) », a martelé Thierno Yaya Diallo, président de Guinée Moderne.

Diop Ramatoulaye

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