Ce Vendredi, 15 janvier 2020, à six (6) heures du matin, les occupants de Foyer de l’espérance, un centre d’accueil des enfants venant de la prison, de la garde-à-vue, de la rue et des orphelins ont été déguerpis par la force suite à une décision de justice.
Selon le responsable du centre d’accueil, c’est l’ONG SOS MINEURS EN PRISON et l’Eglise Catholique qui s’affrontent pour la propriété de ce lieu. Et ce problème a commencé depuis 2013.
Le centre a en son sein 25 enfants mineurs qui étudient et apprennent des métiers. Plus de huit mille autres sont déjà passés par ce centre d’accueil de 2001 à nos jours.
Le responsable complètement abattu par cet acte explique les circonstances dans lesquelles ils ont été déguerpis.
« C’est bien dommage, ce qui s’est passé. Les enfants que vous voyez-là sont victimes des agissements de Monseigneur Vincent Koulibaly, Archevêque de Conakry et de la mafia qui l’entoure.
Ce foyer dans lequel on nous a chassés est le fruit des activités de l’ONG SOS MINEURS en prison. Moi je ne suis qu’un bouc émissaire. C’est-à-dire qu’ils se sont focalisés sur ma personne pour nous affaiblir sur ce dossier qui nous oppose à eux. C’est l’ONG SOS mineurs en prison, documents à l’appui, qui a acheté ce domaine et qui a construit le foyer de l’espérance. On accueille des enfants qui viennent de la prison, de la rue et de la garde-à-vue et depuis quelques temps. On accueille des enfants orphelins ciblés comme tels.
Qu’est-ce qui s’est passé ? L’Archevêché et la mafia qui est à l’œuvre là-bas a choisi de s’approprier le foyer l’espérance en allant se faire fabriquer un titre foncier de manière irrégulière. Malheureusement nos arguments n’ont pas retenu l’attention du tribunal et bien que, après la première instance on nous a dit que les preuves de paiement ne sont des preuves de titre foncier. On sait très bien que le titre foncier c’est ça qui vous rend propriétaire. On est allé en appel, on a perdu encore en appel. Maintenant on va en cassation. Et suite à l’arrêt rendu contre nous en appel, l’huissier reconnu par l’Archevêché est venu ce matin nous expulser manu militari avec des gendarmes. Ils ont cassé les fenêtres, cassé les portes, ils ont fait sortir nos bagages et tous ce qu’ils ont pu faire sortir. Nous on se demandait comment ils allaient faire sortir nos machines. Ils ont fait sortir la literie. Et comme vous voyez-là, la plupart de nos effets sont devant la cour et nous aussi personne n’est allée à l’école aujourd’hui, personne n’est allée au travail », a expliqué Emile responsable du foyer.
Sur place nous avons eu, au bout du fil, l’Archevêque de Conakry, Vincent Koulibaly. Il s’est abstenu de tout commentaire.
Au moment où nous quittions les lieux, les enfants étaient embarqués dans un minibus pour un autre foyer du côté de Dabompa alors que les bagages étaient à la belle étoile devant le centre.
Mamadou Macka Diallo