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Sortie de Ousmane Gaoual Diallo : Mark Yombouno fait un regard critique

L’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, a tenu son assemblée générale hebdomadaire ce samedi 6 juillet à son siège. À cette occasion, Mark Yombouno, membre du bureau politique du parti, a réagi aux propos d’Ousmane Gaoual Diallo, ministre porte-parole du gouvernement, qui a rejeté l’existence des détenus et exilés politiques en République de Guinée.

Dans sa réaction, l’ancien ministre du commerce sous l’ère d’Alpha Condé a invité l’actuel ministre des transports à prôner la vérité pour le bien de la nation.

« Hier, il y a eu une conférence de presse où le porte-parole du gouvernement a dit devant tout le monde qu’il n’y a pas de détenu politique en Guinée. Qu’il n’y a pas d’exilé en Guinée, c’est grave. C’est-à-dire quand on ne détient pas la vérité, ou bien on refuse de dire la vérité, il ne faut pas des fois parler. Parce que le mensonge détruit, le mensonge conduit à la violence, il conduit à la division. Imaginez des pères de famille depuis trois ans sans jugement, emprisonnés et quelqu’un se lève pour dire devant les médias qu’il n’y a pas de prisonnier politique en Guinée », a-t-il déploré avant de poursuivre en ces termes :

« Mais il a raison, car la semaine passée il a dit : est-ce qu’il y a une organisation internationale ? Est-ce que vous avez entendu un pays partenaire évoquer qu’il y a des prisonniers politiques, ou bien qu’il y a des exilés ? Aujourd’hui, il ne faut pas compter sur ces partenaires occidentaux et autres, c’est une déception totale. Alors qu’auparavant, quand il y avait un coup d’État, ces organisations jusqu’à la fin de la transition faisaient des déclarations, des recommandations, mais pour le cas particulier de la Guinée, c’est le contraire. Tout le monde vient négocier des projets, des intérêts avec la junte », a martelé Mark Yombouno qui interpelle les organisations à jouer le rôle démocratique : « Donc nous interpellons ces organisations internationales, ces pays partenaires, les occidentaux à sortir de cette déception. Ils ont des valeurs démocratiques, les peuples de ces pays sont des démocrates, mais actuellement la contribution de ces peuples, ils les envoient dans les juntes pour les soutenir, c’est grave », a-t-il lancé.

La situation politique en Guinée reste tendue depuis le coup d’État militaire de septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé. La transition politique dirigée par la junte militaire suscite des débats intenses et des inquiétudes au niveau national et international.

 Depuis le coup d’État, la Guinée est sous la direction du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), dirigé par le général Mamady Doumbouya. La transition politique et la promesse de retour à un gouvernement civil ont été des sujets de controverse, notamment concernant les délais et les garanties de transparence.

Les allégations concernant les prisonniers et exilés politiques restent un point sensible. Des organisations de défense des droits de l’homme, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, ont régulièrement exprimé leurs préoccupations concernant les arrestations arbitraires et les conditions de détention en Guinée.

 La communauté internationale a réagi de manière mitigée au coup d’État et à la transition en cours. Alors que certaines organisations et pays ont critiqué la prise de pouvoir militaire, d’autres semblent adopter une approche plus pragmatique, cherchant à maintenir des relations diplomatiques et économiques avec la Guinée.

 D’après Marc Youmbouno, les médias jouent un rôle crucial dans la formation de l’opinion publique et la pression exercée sur les autorités pour garantir la transparence et le respect des droits de l’homme.

La déclaration de Mark Yombouno met en lumière les tensions persistantes entre les anciens et actuels acteurs politiques en Guinée. Elle souligne également les défis auxquels la nation est confrontée en matière de transparence, de justice et de droits de l’homme dans le contexte de la transition post-coup d’État. Les appels à la vérité et à l’intervention des organisations internationales soulignent l’importance de l’engagement continu pour une gouvernance démocratique et respectueuse des droits fondamentaux en Guinée.

Aboubacar Gomba Camara 

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