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Soutien de Conakry à la junte du Niger : « Il ne faut pas réduire ça à un alignement » (Gouvernement)

Dans un communiqué publié hier, le CNRD (la junte militaire qui dirige la Guinée) a apporté son soutien aux putschistes nigériens. Les autorités guinéennes ont dénoncé les « sanctions illégitimes et inhumaines » annoncées par la CEDEAO contre le Niger. Au lendemain de cette sortie, le porte-parole du gouvernement a apporté des explications sur cette position de la Guinée chez nos confrères de Radio Espace. Ousmane Gaoual Diallo a fait savoir que le communiqué du CNRD ne doit pas être considéré comme un simple alignement.

« Je crois qu’il ne faut pas réduire le courrier du CNRD et des autorités guinéennes à un alignement. Il faut d’abord rappeler notre position de membre fondateur de cette organisation bien sûr qui mérite l’attention de tous ses membres, mais aussi rappeler les principes qui ont guidé sa construction : renforcer l’unité des peuples, réduire les conflits, favoriser l’intégration économique des États membres. Ça, ce sont les principes fondateurs. Donc, il ne peut pas être mis sur la table pour quelque crise que ce soit, comme première solution, l’usage des armes. On ne peut pas considérer que la première solution à faire, ce sont les armes. Ceci est contre les populations, ceci est contre l’unité de la région et contre la politique des pères fondateurs. C’est cela notre communiqué en fait », a-t-il expliqué.

Pour Conakry, la CEDEAO devait s’atteler à trouver des solutions aux problèmes qui gangrènent la sous-région au lieu de se préoccuper uniquement du maintien des présidents élus au pouvoir.

« Après, nous soulignons aussi que la sous-région est en proie à beaucoup d’autres crises : les crises de sécurité, les crises migratoires qui affectent sa jeunesse. Donc, qui méritent une attention tout aussi soutenue des chefs d’État de la sous-région. Mais qu’est-ce qui se fait dans ce secteur-là ? Ce qu’on a constaté, c’est que la plupart des pays sont abandonnés à eux-mêmes pour faire face aux questions sécuritaires qui, pourtant, menacent l’entièreté des pays de la sous-région. Mais il n’y a aucune politique dans ce sens-là. Les questions économiques et sociales qui poussent la plupart de nos citoyens à choisir le chemin de l’exil ne trouvent pas de réponses dans les politiques publiques.

Donc, lorsqu’il y a une crise, se mettre autour de la table, apporter des condamnations de principe, c’est nécessaire. Mais il faut faire attention que l’usage de la force ne soit pas la première option. Celle-ci ne pourra qu’aggraver la situation et certainement conduire encore à des crises humanitaires, sociales, plus graves qui pourront encore renforcer le chemin déjà extrêmement difficile de l’intégration sous régionale. Donc, voilà ce que nous mettons dans ce communiqué. Il ne faut pas réduire ça simplement à un alignement. Il y a des questions fondamentales qui assaillent nos sociétés auxquelles devraient en premier lieu s’intéresser les chefs d’État de la sous-région », indique le porte-parole du gouvernement guinéen.

« Manifestement, les élections ne suffisent pas à régler les problèmes des sociétés africaines et d’ailleurs pour beaucoup de pays au-delà de l’Afrique. Il ne faut pas réduire simplement la nécessité de la stabilité, la nécessité de la continuité du bon fonctionnement de l’État à une élection quelle que soit la qualité de cette élection. Ce n’est pas ça la solution. Qu’est-ce que les Ouest-Africains doivent mettre sur la table pour stabiliser leurs pays, pour stabiliser les institutions, pour trouver d’autres alternatives ? La CEDEAO doit s’occuper de ça. Il ne suffit pas de dire, oui il a été régulièrement élu et donc, il doit rester », a laissé entendre Ousmane Gaoual Diallo.

Mamadou Macka Diallo

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