Stade de Nongo: la grande faillite du ministre Béa

La décision du dernier conseil des ministres, quoique tardive, de rendre enfin opérationnel l’infini chantier du stade de Nongo, un patrimoine national cédé depuis Mathusalem au propriétaire de la loterie Guinée Games, Antonio Souaré, est une indication responsable du régime de la Refondation qui met aussi à nu la faillite du ministre des sports, Lansana Bea Diallo.

En décidant d’instruire l’ACGP de « faire une étude de mise à jour pour la validation du montant », le secrétariat général du gouvernement de « se procurer de la copie de la convention pour donner son avis juridique sur la résiliation ou non de la Convention » et aux départements compétents de l’Etat de « tout mettre en œuvre pour finaliser les travaux du stade Général Lansana CONTE de Nongo pour la tenue du match Guinée-Ethiopie et homologuer les deux stades de Conakry aux normes de la CAF et de la FIFA », le gouvernement semble prendre la gravité d’un édifice public gracieusement offert par la coopération chinoise et laissé au bord de l’abandon au grand désarroi de la jeunesse et des sportifs.
Alors que dans maints secteurs, le régime de la Refondation s’active, non sans maladresses parfois, à remettre à l’endroit ce qui a été mis à l’étroit, nul n’a compris que le ministre des sports, Lansana Bea Diallo soit si indifférent, si muet sur la situation des infrastructures sportives. À l’instar du ministre de l’habitat, par exemple et dans la logique de la refondation, récupère des domaines de l’état sur toute l’étendue du territoire national allant jusqu’à remettre en cause des intérêts personnels considérés intouchables hier, pourquoi le ministre Lansana Bea Diallo, en poste pourtant depuis le 3 novembre 2021 date de sa nomination, n’a pas cherché à faire le point sur le statut du stade Général Lansana Conté de Nongo.
Comment près de 2 ans après sa nomination, le ministre Lansana Bea Diallo s’est laissé résigner et que la Guinée soit toujours obligée de disputer ses matchs à domicile à l’extérieur avec les dépenses supplémentaires exorbitantes que ces déplacements créent dans les caisses de l’état Guinéen. Nul n’ignore que cette incapacité ou cette impossibilité de recevoir ses adversaires sur un stade digne du nom à Conakry ou à l’intérieur du pays a été mis en relief par le Président de la CAF, Patrice Motsepe pour justifier le retrait à la Guinée l’organisation de la CAN 2025.
À cet effet, Antonio Souaré, à la fois, président du COCAN 2023 et gestionnaire du stade de Nongo endosse une part de responsabilités dans les retards constatés au niveau des infrastructures et ayant motivés largement la décision de retrait prise à l’unanimité des membres du Comité Exécutif de la CAF en juillet 2022.
Ce déshonneur national aurait dû être un grave motif valable pour amener le ministre des sports à faire l’état des lieux des infrastructures sportives Guinéennnes notamment du stade de Nongo, fruit de la coopération Sino – Guinéenne qui a fait l’objet en 2015 d’une convention entre l’état Guinéen et l’homme d’affaires, Antonio Souaré, et qui n’est toujours pas dans les normes.
Pourtant, au vu et au su de tout le monde, cette gigantesque œuvre que le Président de Guinée Games s’est engagé à terminer et qu’il peine à rendre disponible, est en délabrement progressif, faute de finalisation des travaux et d’entretien conséquent. Les dames chargées du nettoyage ont quitté les lieux depuis Mathusalem à cause des arriérés de primes impayées sur plusieurs mois. Le public est resté stupéfait face à la mise en jachère du stade de Nongo par le propriétaire de Guinée Games confisquant ainsi ce patrimoine national sportif comme s’il en était le donateur à la Guinée sans que le ministre des sports ne soulève le petit doigt. Au mieux, il s’était contenté de nommer un directeur général adjoint et des cadres ajoutant la confusion au désordre sur la gestion d’un stade en décrépitude.
C’est en ce sens que le monde sportif salue la décision du conseil des ministres qui corrige une défaillance ministérielle aux conséquences morales, matérielles et financières trop lourdes pour la Guinée.
Il faut cependant veiller afin que la forte probabilité de résiliation de la convention pour non respect des termes contractuels par SAM-GBM ne favorise des magouilles et faciliter des malversations dont sont souvent friands les cadres Guinéens. À ce niveau, la vigilance du Président du CNRD, le Colonel Mamadi Doumbouya s’avère indispensable.
Fakoly Kourouma

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