« Réaction à la décision sévère de la HAC suspendant le site Depecheguinee.com et le journaliste Abdoul Latif DIALLO« , est le thème d’un Point de presse du Bureau du Réseau des médias sur internet en Guinée (REMIGUI). Cette association de presse n’exclut pas d’attaquer cette décision de la haute autorité de la communication (HAC) devant la Cour suprême.
Dans son exposé, Thierno Amadou Camara, président du REMIGUI dit reconnaître à la HAC son rôle qui est de réguler les médias, s’assurer que le travail que ce que font les journalistes tous les jours respecte les règles en la matière.
« Nous sommes d’accord que si elle estime qu’un de nous a failli à ces règles qu’il écope d’une sanction parce que l’idée de la sanction n’est pas forcément contre le journaliste mais c’est pour amener à améliorer la pratique du métier. Nous ne sommes pas contre que la HAC joue son rôle mais, par contre nous avons à plusieurs reprises invité cette institution à jouir de son indépendance pour jouer pleinement son rôle et qu’elle ne laisse aucun autre acteur y compris le gouvernement jouer le rôle qui est le sien« , a-t-il entamé.
Mais, poursuit-il, « Nous ne pouvons pas nous taire lorsque nous estimons que les sanctions qui sont infligées ne sont pas conformes aux fautes qui sont reprochées au journaliste ou au média. Le journaliste Abdoul Latif Diallo a publié une information à la suite de laquelle, la HAC a été saisie d’une plainte. Elle a convoqué le journaliste qui a répondu. Elle dit avoir entendu la partie plaignante. C’est sur la base de cela qu’elle a suspendu notre confrère et son média« .
Le patron du REMIGUI dit avoir deux problèmes avec cette sanction infligée à ce membre de son association.
« Le premier problème est du fait qu’il n’y a pas eu de confrontation entre le journaliste et les plaignants. Au cours de cette confrontation, on aurait pu écouter les arguments des uns et des autres avant de se faire une opinion sur ce qui s’est passé. Nous avons également un autre problème. C’est la première fois que Latif et son média écopent d’une sanction. Pourquoi il n’y a pas eu d’avertissement, ni de blâme? On est allé directement à la suspension du média. Cela veut dire que si au cours de ce mois ou un autre mois, le média ou le journaliste se rend coupable d’une faute, on peut interdire le média. C’est ce qui veut dire qu’on est à un pas de la fermeture d’un média ou de l’interdiction d’un journaliste à pratiquer son métier. C’est pour vous dire combien de fois cette décision est grave« , a-t-il indiqué.
Le REMIGUI n’a pas d’objections face à cette décision, mais pour lui, il faut pour cela, qu’il y ait des faits dont la gravité atteint ce niveau.
« Mais qu’est-ce qui est reproché au journaliste, on dit qu’il n’a pas recoupé l’information. Et plus loin, on dit qu’il a fait un mélange de genres. La loi sur la liberté de la presse même si elle est là depuis 10 ans mais c’est elle qui est en vigueur. Donc, cette loi établit les sanctions en fonction des fautes. Cette loi dit qu’il y a un avertissement. Mais, si on a sauté tout ça, pour aller à la suspension, nous disons qu’il y a un problème. Et s’il y a un problème entre-deux entités, vous écoutez séparément les deux parties. Sans avoir vous fait une confrontation, vous avez pris une décision et cette décision vous n’avez pas signifié à la personne concernée. C’est sur les réseaux sociaux qu’elle sans va entendre ça ou à la télévision.
Nous disons qu’il y a problème et nous nous venons pour dénoncer ça. Ce que nous faisons peut-être quand nous on va en justice, on ne peut pas être partie civile parce qu’on n’est pas concerné directement mais celui qui est concerné c’est depêcheguinee, un media membre à notre association. Donc nous l’accompagnons dans ce sens-là et si nous estimons dans la démarche, le journaliste aussi a fait des faux, rassurez-vous que nous n’allons pas hésiter de lui dire », a-t-il fait savoir.
Que compte faire le REMIGUI ?
« Ce que nous comptons faire en tant que bureau, c’est de se rapprocher de la HAC pour demander la possibilité de revoir les choses, parce que pour nous la décision ne correspond pas aux fautes infligées contre le journaliste et son média. Nous espérons qu’avec le soutien des autres associations de presse, nous obtiendrons gain de cause. Si cela n’est pas fait, nous explorerons toutes les voies que la loi nous offre, parce qu’on a même le pouvoir d’aller attaquer une décision présidentielle devant la Cour Suprême. Et dans ce cas, pour demander à cette institution de suspendre l’exécution de cette décision de la HAC. Ensuite nous engagerons sur un autre front qui consiste à annuler cette décision », a annoncé Thierno Amadou Camara.
Prenant la parole, Abdoul Laatif Diallo a fait savoir qu’il exerce ce métier depuis 14 ans mais c’est la première fois qu’il est suspendu.
Mamadou Aliou Barry pour guinee114.com
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