Le contrôle des permis de conduire et des cartes grises est l’un des points qui ont été débattus lors des négociations tripartites qui se sont poursuivies ce vendredi, 10 novembre 2023. Le mouvement syndical a sollicité la suspension de ce contrôle en attendant de revoir les prix, mais le gouvernement a rejeté cette demande.
Comme annoncé précédemment, le gouvernement, le patronat et les syndicats se sont retrouvés une nouvelle fois ce vendredi pour poursuivre les négociations tripartites, qui ont connu une nouvelle phase suite au préavis de grève déposé mardi dernier par le mouvement syndical guinéen. Puisque la question concernant l’augmentation des salaires et des primes des fonctionnaires avait connu des avancées lors de la rencontre de mercredi dernier, les discussions ont porté aujourd’hui sur d’autres points de revendications. C’est notamment celui relatif aux prix des permis de conduire et des cartes grises biométriques, jugés exorbitants par les syndicalistes.
« Les discussions ont beaucoup porté sur le point 5 qui concerne la baisse du prix des permis de conduire et des cartes grises. Comme vous le savez, aujourd’hui, les travailleuses et travailleurs commencent à souffrir à cause du contrôle concernant les permis de conduire. Comment est-ce qu’on peut dire à un travailleur qui est mal payé, de payer le permis à hauteur d’un million deux cent soixante mille (1 260 000) francs guinéens ? Comment est-ce qu’un fonctionnaire qui est très mal payé peut débourser jusqu’à deux millions et quelques, jusqu’à trois millions, pour une carte grise ? Donc nous avons demandé au gouvernement de revoir drastiquement à la baisse ces questions. Et le gouvernement est d’accord pour qu’on essaie de renégocier », a déclaré Abdoulaye Barry, président de la commission de négociation du mouvement syndical, au sortir de la rencontre.
En attendant la fin des négociations sur cette question, les syndicalistes ont demandé la suspension du contrôle en cours dans la circulation. Mais la partie gouvernementale a rejeté cette demande. « Nous avons demandé aux représentants du gouvernement autour de la table de surseoir à ce contrôle, parce que beaucoup de travailleurs aujourd’hui sont fatigués par les policiers en venant au travail. Mais nous avons été très déçus que notre partenaire, le président de la commission de négociation côté gouvernement, n’ait pas accepté qu’on suspende ce contrôle. Donc nous avons demandé à ce que nous nous nous retirions aujourd’hui », a fait savoir Abdoulaye Barry.
Pour ce qui est de l’augmentation (de 30%) des salaires des fonctionnaires, ainsi que des primes de transport et de logement, il indique que le mouvement syndical a marqué son accord par rapport à cette situation. Par contre, les travailleurs du secteur privé, eux, devront encore patienter pour espérer avoir une augmentation de salaire. En effet, les syndicalistes ont décidé surseoir aux négociations sur cette question jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau à la tête du patronat.
« Le patronat doit faire son congrès au mois de décembre prochain. Donc pour le moment, ce patronat ne peut pas signer un accord avec le mouvement syndical guinéen. Nous avons accepté d’attendre que ce congrès finisse et après, nous allons négocier à partir de janvier, février ou au plus tard en mars (2024) avec le patronat. Et si nous trouvons un accord, nous allons rappeler à partir de janvier 2024 », a annoncé Abdoulaye Barry.
Mamadou Macka Diallo