C’est un revers humiliant pour la Fesatel (Fédération syndicale autonome des télécommunications), ce syndicat des travailleurs des sociétés de téléphonie et autres sociétés privées dans le domaine des télécommunications. Alors que la Fesatel, qui reproche à l’Etat guinéen de taxer les sociétés de téléphonie, s’agrippe à son obsession d déclencher une grève dès lundi 12 juillet 2021 à l’effet de paralyser le secteur et mettre pression sur le gouvernement, la direction d’Orange Guinée se désolidarise et rassure sa clientèle de la continuité des services.
«La Direction Générale d’Orange Guinée informe son aimable clientèle qu’elle a été saisie par le bureau de la Fédération Syndicale Autonome des Télécommunications (FESATEL) concernant l’application d’un avis de grève à compter du 12 juillet 2021. La Direction Générale d’Orange Guinée tient à rassurer l’ensemble de ses clients des dispositions prises pour assurer la continuité de services, conformément à nos obligations de cahier de charges. La Direction Générale d’Orange Guinée compte sur la bonne compréhension de tous». Ceci est le contenu du communiqué rendu public à la veille de cette prétendue grève dont les initiateurs avaient poussé la prétention jusqu’à l’interruption des services d’appel et d’accès à internet. Mais apparemment, rien de tout ceci ne sera !
Il s’agit donc là d’une grève tuée dans l’œuf d’autant plus que les deux autres sociétés de téléphonie à savoir MTN et CELLCOM auraient, elles aussi, désapprouvé la démarche des quelques membres de la FESATEL décidés à en découdre avec l’Etat dans un combat qu’il veulent livrer à la place et au nom du patronat. La question qui revient alors sur les lèvres est celle de savoir le sort des quelques travailleurs qui pourraient se laisser manipuler pour s’absenter lundi dans un contexte juridique où non seulement les jours de grève ne sont pas payés, mais aussi, les patrons des sociétés de téléphonie sont libres de recruter du personnel pour procéder à tout remplacement nécessaire à la continuité des services afin d’éviter des sanctions de l’Etat pour non respect des engagements contenus dans les cahiers de charges.
A travers le ministère en charge des Télécommunications et son régulateur, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT), l’Etat guinéen ne semble pas se laisser faire. Un courrier adressé deux fois aux sociétés de téléphonie ces derniers trente jours, met celles-ci en garde contre toute perturbation des services en rappelant la batterie de sanctions envisageables y compris le retrait pure et simple de la licence.
Dans une sortie la semaine dernière, le ministre des Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique, qui s’est montré très serein depuis le début de ces menaces de grève, a particulièrement rassuré la population des dispositions pratiques prises par son administration pour emmener les sociétés de téléphonie à éviter tout désagrément chez les utilisateurs. Nous apprenons d’ailleurs qu’une réunion de vérité pourrait intervenir la semaine qui s’annonce entre le ministre himself et les directions des différentes sociétés concernées. L’Etat est décidé désormais à se faire respecter et à exiger le respect strict des cahiers de charges pour le bénéfice de tous y compris les utilisateurs qui ne cessent de se plaindre de la qualité et des coûts des services proposés par ces sociétés.
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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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