Torture et séquestration: une victime brise le silence et accuse une famille

Conakry-Jean Antoine Bangoura (34 ans) soupçonné de vol d’un véhicule de marque Hyundai dans le quartier Lambanyi aurait été torturé par un groupe de personnes dans la nuit du 2 juin 2021. Il accuse Abdoulaye Donzo, président du syndicat des transitaires au Port Autonome de Conakry et sa famille de torture et séquestration.

La victime a décidé ce mardi, 6 juillet 2021, de briser le silence en se confiant à un groupe de journalistes. Ce, pendant que l’autre camp est toujours à la recherche d’un règlement de l’affaire à l’amiable, d’après lui.

« J’ai été torturé et séquestré par une famille du 2 au 15 juin 2021.

Il y a eu un cas de vol dans leur domicile là où j’étais mais j’ai été invité par leur fils là-bas. Quand le vol a eu lieu, le matin on nous a donné l’argent d’aller signaler à la police à Coléyah. Je suis allé là-bas avec mon petit et leur cousin, on a signalé. Une voiture de marque Hyundai dernière version, c’est ça qu’ils ont volé dans la cour.  Après là-bas on nous appelé de venir à la maison mais avant ça, on a fait quelques tours vers le littoral de la corniche. Quand on est revenu, on nous a dit d’aller au commissariat central de la ville. On est parti, on a fait des auditions, on s’est retourné. Le lendemain encore le 2 on est reparti là-bas encore, on a fait des auditions. Après on nous a dit de venir à la gendarmerie de recherche de Kipé. On est allé faire un procès-verbal. Vers 20 heures on est venu à la maison, on a trouvé Mr Abdoulaye Donzo et sa femme, ils ont appelé leur fils qui est élève gendarme. Ce qui s’est passé, ils ont fait une réunion dans leur maison. Moi j’étais assis dans la cour seul. Quand ils sont sortis, ils m’ont demandé. Ah ! Tony partout où on est parti on t’a demandé toi tu ne connais rien dans cette affaire. Il faut nous dire au moins quelque part on va regarder là-bas aussi comme un lieu où on n’a pas regardé. Je leur ai dit ah ! Mais le matin on était vers la plage à la corniche ils ont dit oui ! J’ai dit allons-y vers Cis Tv aussi on va regarder comme on n’a pas marché vers là-bas. On a pris les motos (taxi) on est venu juste au carrefour Cis Tv. En face, il y a un carrefour à droite on est rentré là-bas. On n’a même pas marché moins de 15 à 30 mètres, il y a un gars là-bas sa maman est avocate greffière à la justice militaire Moustapha Camara (Moutchia). Automatiquement, il a dit qu’on ne doit pas aller, de se retourner que le terrain-là c’est un terrain des bandits. Sinon les informations seront divulguées sur ce qu’on est venu chercher. Je lui ai demandé comment est-ce que toi tu peux connaître que c’est un quartier des bandits ? On est venu chercher la voiture non ?  On ne m’a pas répondu. Ils m’ont dit, on va se retourner. Moi aussi je les ai suivis », a raconté d’abord le jeune homme avant d’expliquer comment il est arrivé à l’endroit où il aurait été torturé.

« Quand on est arrivé au carrefour Africof, on m’a dit maintenant on descend au bas-fond. Comme je ne savais rien, je les ai suivis, on est parti jusqu’au bas-fond. Mon petit en personne qui m’a invité chez eux là-bas, je lui ai trouvé assis dans la cour avec un de ses oncles et deux de ses cousins plus nous qui sommes venus. On m’a dit d’enlever mon t-shirt. Je leur ai demandé pourquoi ? Ils ont insisté. Ils ont commencé à me gifler. J’ai enlevé mon t-shirt. Ils m’ont dit d’enlever mon pantalon aussi, tout ce que j’ai sur moi. J’ai enlevé tout. Ils m’ont dit de faire l’appui facial. Ils ont envoyé un sceau d’eau ils ont tapé ma figure avec. Quand j’ouvre mes jeux on me gifle. En deuxième position on m’a dit de mettre les pieds à l’air. Ils ont pris de l’eau ils mettaient sur moi quand j’ouvre ma bouche, elle rentre. Je me suis concentré comme ça jusqu’à ce que l’eau-là aussi est finie. Il y a un plier là-bas on m’a attaché au plier, on m’a giflé, frappé il y a même les cicatrices. Après Moutchia le fils de l’avocate-là a pris le briquet. Il a mis sur mes testicules j’ai crié, crié ! Il m’a même piétiné avec son pied je suis tombé et j’ai fait 15 minutes ma respiration est coupée », raconte les larmes aux yeux, le jeunes qui dit avoir été libéré le 15 juin suite à un appel de sa mère qui a menacé la famille qui le détenait.

Depuis sa libération malgré les consultations, souligne-t-il, il souffre toujours des actes de torture et séquestration qu’il a subi.

La famille Donzo accusée dans cette affaire n’a pas voulu d’abord se prêter à nos questions.

Mamadou Macka Diallo

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