Sous la présidence de Dr Zalikatou Diallo, Ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale, la Guinée a célébré ce samedi 26 juin, la Journée Internationale de Soutien aux Victimes de Torture édition 2021.
L’événement délocalisé à Kankan a eu lieu à la Maison des Jeunes de la préfecture. Il a regroupé autorités administratives, services de défense et de sécurité, représentants des partis politiques, de la société civile, des organisations de défenses des droits de l’homme, des leaders religieux et chefs traditionnels de la région.
Dans son discours de lancement officiel de l’évènement, la Cheffe du département de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale a soutenu que l’éradication de la torture reste un défi pour la Guinée. « Malgré les efforts du gouvernement, le défi pour l’éradication de la torture demeure.
En effet, la recherche d’aveux et de renseignements pousse dans certains cas, les forces de sécurité à recourir à la torture et à des mauvais traitements contre des personnes suspectées. Aussi, certaines pratiques anciennement ancrées dans nos mœurs laissent libre cours à des formes pernicieuses de torture, sans oublier la vindicte populaire, corollaire de l’incivisme galopant que connait malheureusement notre pays », a déploré Dr Zalikatou Diallo.
Poursuivant, l’ancienne député a rappelé que la pratique de la torture est interdite sous toutes ses formes. Elle a ensuite saisi l’occasion pour lancer un appel en faveur de l’intensification de la lutte contre cette pratique par tous les acteurs de la vie nationale.
« La torture est un crime en vertu du droit international et fait l’objet d’une interdiction absolue qui ne peut être justifiée en aucune circonstance. Cette interdiction s’applique à tous les membres de la communauté internationale. La pratique systématique ou généralisée de la torture constitue un crime contre l’humanité. Elle vise à briser la personnalité de la victime et constitue une négation de la dignité inhérente à l’être humain. Elle déshumanise sa victime et bestialise son auteur. La protection des frontières et la sécurité nationale sont des moyens utilisés pour justifier la torture et d’autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ses conséquences vont souvent au-delà de l’acte isolé sur un individu et peuvent être transmises à des générations et conduire à des cycles de violence.
Je voudrais donc lancer un appel à tous les acteurs, État, partenaires techniques et financiers, société civile pour que la lutte soit intensifiée pour l’affirmation d’un véritable État de droit en Guinée, respectueux de la dignité humaine », a-t-elle lancé.
Cette édition de la Journée Internationale de Soutien aux Victimes de Torture, il faut le retenir, a été célébrée grâce à un appui financier du HCDH-Guinée.
A signaler aussi qu’avant la commémoration de l’évènement ce 26 juin, la Ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale et le Haut Commissaire des Nations Unies ont visité plusieurs maisons d’incarcération de la région administrative de Kankan pour s’imprégner des conditions de détention.
Mohamed Lamine Bah