TPI de Dixinn: le dossier Elhadj Doura réouvert

L’affaire feu Elhadj Abdourahamane Diallo dit Elhadj Doura s’ouvre de nouveau au tribunal criminel de Dixinn après la mutation du juge en charge du dossier qui avait franchi beaucoup d’étapes. Les faits remontent du 05 décembre 2017 lorsque l’opérateur économique a été enlevé par un groupe de personnes à 5 heures du matin alors qu’il se rendait à la mosquée pour la prière.

 
L’opérateur économique a été conduit dans une maison à Sonfonia où il a été séquestré pendant plusieurs jours jusqu’à ce que mort s’en suit, selon l’ordonnance de renvoi. Les ravisseurs ont demandé une rançon à la famille du défunt. 
 
Parmi la dizaine d’accusés, c’est le nommé Elhadj Mamadou Diallo qui a été invité à faire sa déposition par le président du tribunal. Ce dernier a sans surprise nié les faits articulés contre lui. Dans sa narration, il dit avoir été informé d’une affaire de kidnapping par un certain Ibro. Sans savoir ce que c’est le mot « kidnapping », il dit avoir accepté. Selon ses explications la première opération a foiré par le fait que c’est lui qui devrait arrêter Elhadj Doura. « Il est venu jusqu’au près de moi mais je n’ai pas pu le faire. Les autres ont insisté mais je ne pouvais pas parce que je ne suis pas habitué à ça et je ne savais que c’était pour ça aussi on est allé là-bas. Ils étaient fâchés contre moi et Ibro m’a menacé », a-t-il mentionné.
 
Toujours dans sa déposition, il dit avoir été arrêté du côté de Telémélé où il suivait son traitement. Pour rappel, il dit avoir reçu la somme de 100 000 dollars de la part de Ibro pour la garder sur instruction de ce dernier et il allait avoir dans cet argent cinq (5 000 dollars). « Je suis allé avec une partie de l’argent que j’ai reçu de la part de Ibro en Guinée-Bissau acheter des véhicules qui vont rouler et faire des recettes à mon compte », a-t-il rappelé.  
 
Parlant de son arrestation, Elhadj Mamadou dit avoir été torturé. « On m’a torturé là-bas et en cours de route pour obtenir des aveux, notamment pour savoir si j’étais impliqué dans l’enlèvement de Elhadj Doura et connaître l’endroit où il était retenu », a-t-il expliqué.
 
Il a aussi répondu aux questions du Ministère public et de la partie civile. En réponse à une question d’un avocat de la partie civile, il n’a pas reconnu avoir fait la filature au feu Elhadj Doura avec qui il a cohabité à Hamdallaye. Il n’a pas reconnu avoir participé à l’enterrement d’Elhadj Doura après sa mort. Mais il a avoué avoir été informé du décès de l’opérateur économique.
 
Maître Abdoulaye Keïta de la défense a sollicité auprès du tribunal de tenir les audiences du lundi au jeudi pour motif que ces clients croupissent en prison depuis cinq (5) ans et également cette affaire avait déjà été jugée et les débats étaient clos.
 
Le ministère public s’est catégoriquement opposé à cette demande de la défense. Selon lui cette demande n’intéresse pas le tribunal. 
 
Revenant sur la deuxième opération, maître Keïta a insisté sur la question de sa (Elhadj Mamadou) participation, il a nié une fois de plus. Il a disculpé deux autres accusés en l’occurrence Thierno Mamadou Kann et Sao Ndanema en ce qui concerne le kidnapping et tout ce qui s’est passé dans cette affaire. Pour lui, ces deux ne connaissent absolument rien dans cette opération. Il a tenu Ibro pour responsable de tout ce qui s’est passé dans cette affaire.
 
Elhadj Mamadou a été le seul accusé à avoir passé ce 27 mars 2023.
 
La partie civile qui avait fait une demande de restitution d’une somme de 85 200 000 de francs guinéens a changé d’avis pour motif qu’une importante somme a été restituée et notifiée au greffe par ceux qui faisaient le blanchiment de cet argent. Elle demande maintenant la restitution de cette somme à la famille du défunt. Le parquet n’a pas trouvé d’objection à cette demande.
 
Ces accusés parmi lesquels des hommes en uniforme (policiers et bérets rouges) sont poursuivis pour « enlèvement, séquestration, association des malfaiteurs, recel, blanchiment de capitaux, abstention délictueuse et complicité » faits prévus et punis par les articles 303, 784, 485, 499 et suivants 298, 19, 20 du code pénal.
 
Après les questions de la défense, le président du tribunal, Amadou Sy, a renvoyé l’affaire au 24 avril 2023 pour statuer sur la demande de la partie civile et pour la poursuite des débats.
 
Mamadou Macka Diallo depuis le TPI de Dixinn
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