Le procès de Pépé Francis Haba et cinq autres prévenus s’est ouvert ce mardi 6 août 2024 au tribunal correctionnel de Dixinn. Ils sont poursuivis pour « atteinte et menace à la sécurité publique ». Tous les prévenus ont rejeté les faits mis à leur charge devant le tribunal.
Simon Pierre Camara, l’un des prévenus, est revenu à la barre sur les circonstances de son interpellation. « C’était le samedi 27 juillet, aux environs de 8 heures, que j’ai reçu l’appel d’une personne inconnue au sujet des cours de révision que j’avais organisés. Peu après son arrivée, des gendarmes sont venus m’arrêter et m’ont conduit à la gendarmerie de Cosa. Après un changement de véhicule, j’ai été transféré à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale (DCIJ-GN) où j’ai été auditionné. Ils m’ont demandé si j’avais organisé une réunion à Maferinyah. J’ai répondu non, précisant que la réunion s’était tenue à Sonfonia. L’objectif de cette rencontre était de discuter de la mobilisation de fonds pour ouvrir un compte bancaire et redéfinir les objectifs de l’ONG auprès de ses membres. J’ai également demandé aux participants de se munir de leurs cartes d’identité nationale pour assister au procès du 28 juillet et soutenir nos frères, » a-t-il expliqué.
En réponse à une question du ministère public, Simon Pierre Camara a confirmé être l’acteur principal du mouvement Messagers du Peuple pour la Paix et le Développement (MPPD). Il a précisé qu’ils étaient entre 15 et 20 personnes à la réunion de Sonfonia, qui s’est tenue à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Le mouvement comptait cinq plateformes, dont Bienvenu Théa et lui-même étaient les administrateurs.
« Nous avons constaté que certains administrateurs publiaient des propos contraires aux objectifs de l’ONG. J’ai donc retiré de la plateforme tous ceux qui tenaient de tels propos, » a-t-il déclaré. Répondant à une autre question du ministère public, il a précisé qu’un certain Tamba avait tenu des propos suggérant de « couper le pont à partir de Faranah ». « Je lui ai retiré son titre d’administrateur des plateformes sans l’en informer. Il a tenu ces propos lors d’une réunion, pas sur la plateforme, » a-t-il ajouté.
Simon Pierre Camara a expliqué que la création de l’ONG MPPD visait à unifier les fils et filles de la Guinée en général, et de la région forestière en particulier. Il a nié toute implication dans l’organisation ou la participation à une manifestation de soutien aux accusés du procès des événements du 28 septembre, prévue pour le 31 juillet.
« Ma foi et ma religion ne me permettent pas de troubler l’ordre public, » a-t-il affirmé.
Bienvenu Théa, membre fondateur de l’ONG MPPD, a également déclaré avoir été arrêté le dimanche 28 juillet 2024 à Lambanyi Wareya par des gendarmes. « Ils m’ont emmené à un endroit inconnu, où ils m’ont photographié avant de me conduire à la DCIJ-GN pour audition. J’ai ensuite été placé sous mandat de dépôt », a-t-il précisé. Lui aussi a nié avoir planifié ou organisé une manifestation le 31 juillet, jour du verdict du procès des événements du 28 septembre 2009. Il a indiqué que le coordinateur, Simon Pierre Camara, avait simplement demandé aux membres de se mobilisateurs pour aller consoler les accusés. du procès des événements du 28 septembre 2009.
C’est seulement deux prévenus qui sont passés. Le tribunal a renvoyé l’affaire au 13 août prochain pour la suite des débats.
Mamadou Macka Diallo
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