Le procès de quatre jeunes, âgés de 17 à 19 ans, s’est tenu ce mardi 18 novembre 2024 au tribunal correctionnel de Dixinn. Ces jeunes ont été arrêtés le 18 novembre dernier et sont poursuivis pour « participation délictueuse à un attroupement et détention illégale d’arme blanche », des faits prévus et punis par les articles 627 et 848 du Code pénal. À la barre, les prévenus, Mohamed Camara, Abdourahmane Diallo, Mamadou Moustapha Diallo et Imaël Barry, ont tous nié les faits qui leur sont reprochés.
Appelé à la barre, Mohamed Camara a expliqué les circonstances de son arrestation :
« Moi, je suis allé à la Bagataye (Koloma) pour acheter à manger. Il était 2 heures du matin. J’ai trouvé deux jeunes en train de se bagarrer. L’un d’eux détenait une paire de ciseaux. J’ai tenté de les séparer. J’ai réussi à retirer les ciseaux. C’est en ce moment que les agents de la BAC sont venus m’interpeller. J’ai tenté de donner des explications, mais je n’ai pas été écouté par les agents. Directement, ils m’ont embarqué dans leur véhicule. Mais la paire de ciseaux ne m’appartient pas », a-t-il expliqué.
Abdourahmane Diallo, né en 2007, vitrier de profession à Hamdallaye, dans la commune de Ratoma, a également fait sa déposition :
« Moi, je quittais Hamdallaye où je travaille, et je rentrais chez moi à Koloma. Je ne savais pas qu’il y avait un mouvement là-bas. Je détenais mon sac qui contenait mes matériels (pince, ciseaux, tournevis plat, tournevis américain). Ce jour, on a travaillé sur le chantier de mon patron. Quand j’ai traversé la route à Koloma, les agents m’ont interpellé », a narré le jeune homme.
De son côté, Mamadou Moustapha Diallo, né en 2005, électricien de moto à Bailobaya, dans la commune de Kagbélèn, a nié les faits :
« J’ai quitté Bailobaya et je suis venu chez ma sœur à Bambéto à 14 heures. Ma sœur m’a remis 10 000 francs guinéens pour aller me faire coiffer. C’est là-bas que les agents de la BAC m’ont interpellé dans le salon de coiffure », a-t-il déclaré.
Enfin, Imaël Barry, né en 2005 et peintre, a reconnu avoir été arrêté avec un couteau en main, mais affirme qu’il ne lui appartenait pas :
« J’ai quitté chez moi à Hamdallaye pour aller me faire coiffer à Bambéto. C’était aux environs de 20 heures. J’ai trouvé deux groupes qui se battaient. Un des groupes utilisait un couteau. Les gens étaient en train de les séparer. Moi aussi, j’ai tenté de les séparer. J’ai retiré le couteau. Quand les policiers sont arrivés, ils m’ont trouvé avec le couteau. Mais ce couteau ne m’appartient pas », a-t-il expliqué.
Après les débats, le juge Lansana Keïta a clos les échanges et donné la parole au ministère public. Ce dernier, estimant que les faits sont établis, a requis trois mois de prison assortis de sursis pour chacun des prévenus, ainsi qu’une amende de 500 000 GNF.
Pour sa part, Maître Alseny Aïssata Diallo, avocat de la défense, a plaidé non coupable pour son client Mamadou Moustapha Diallo, affirmant qu’il a été arrêté alors qu’il se faisait coiffer. Il a demandé l’application de l’article 544 du Code de procédure pénale pour renvoyer son client des fins de la poursuite, estimant que les délits ne sont pas constitués. L’avocat a également plaidé pour la relaxe des autres prévenus.
Dans son verdict, le juge Lansana Keïta a déclaré Abdourahmane Diallo non coupable et ordonné sa remise en liberté. En revanche, Mohamed Camara, Mamadou Moustapha Diallo et Imaël Barry ont été reconnus coupables et condamnés à un an de prison, dont 11 mois assortis de sursis.
Mamadou Macka Diallo
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