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TPI de Kaloum: Le Lieutenant Mamadou Baïlo Baldé rejette en bloc les accusations portées contre lui

Le dossier opposant Mamadou Baïlo Diallo, également connu sous le nom de Guidho Fulbhès, et ses coaccusés à l’État guinéen, représenté par le ministère public, était examiné par le tribunal criminel de Kaloum ce vendredi 26 avril 2024.

 Après l’audition de Guidho Fulbhès, Mamadou Baïlo Baldé, un militaire de formation, a comparu pour présenter sa version des faits. Il a lui aussi nié les accusations portées contre lui. Dans sa déclaration, il a mentionné avoir servi 17 ans dans l’armée, avoir reçu 5 médaillons et avoir participé à plusieurs opérations contre le terrorisme à Kidal, dans le nord du Mali. L’accusé a également évoqué les circonstances de son arrestation et son audition par la DGRI.

« Le 08 novembre 2022 mon chef de corps m’a appelé dans son bureau pour me dire qu’on m’a appelé à la région.  Arrivé là-bas, le commandant me dit qu’il ne connaît pas les motifs mais qu’on a besoin de moi au ministère  de  la défense. J’étais adjudant-chef en ce moment en service au camp Samoreyah (Kindia). Ce qui s’est passé à la DGRI (Direction des Renseignements Intérieurs), j’ai été humilié, segregué, je me suis senti étranger dans mon pays. On me privait de mes propres médicaments. Les écussons que j’avais sur ma tenue ils les ont tous retirés, ça se trouve dans leurs bureaux là-bas. Je suis resté deux semaines avec ma tenue sans se laver. J’ai eu même des plaies au niveau de mes pieds. Mon interrogatoire n’a duré qu’une semaine », a expliqué lieutenant Mamadou Baïlo Baldé. 

L’accusé révèle que pendant son interrogatoire devant les agents de la DGRI l’un d’entre eux nommé Colonel Djibril a tenu des propos communautaristes à son encontre. 

« Vous avez l’argent et vous voulez le pouvoir aussi? Je pensais qu’il s’adressait à moi. J’ai dit moi je n’ai pas de l’argent. Il dit qu’il ne parle de moi mais de ma communauté », a-t-il indiqué avant de mentionner que dix sept (17) jours après il dit avoir été envoyé à la DCPJ.

Concernant l’association CIFD, l’accusé a affirmé qu’il n’en avait jamais entendu parler.

Lors de leur interrogatoire à la barre, le président du tribunal a interrogé tous les accusés pour savoir s’ils connaissaient le Lieutenant Mamadou Baïlo Baldé, mais tous ont déclaré ne pas l’avoir vu pendant les interrogatoires. Une confrontation a eu lieu entre Mamadou Lamarana Guèssé Diallo et le Lieutenant Mamadou Baïlo Baldé. Guèssé a déclaré n’avoir rencontré son coaccusé que lors de leur première confrontation pendant l’instruction.

Avant de renvoyer l’affaire, le parquet a formulé deux demandes : l’analyse de la tablette de Mohamed Sow, l’un des accusés, et la projection d’une vidéo et d’éléments sonores. Les avocats de la défense ont jugé cela non nécessaire et ont demandé la clôture des débats.

Le président du tribunal, Aboubacar Tiro Camara, a accepté l’une des demandes du parquet concernant l’analyse de la tablette et a renvoyé l’affaire au 10 mai 2024 pour la suite des débats.

Mamadou Macka Diallo

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