Les réquisitions et plaidoiries dans le dossier opposant Mamadou Baïlo Diallo alias Guidho Fulbhès et ses coaccusés, poursuivis pour des faits de « tentative d’attentat, de complot contre la République et complicité », ont eu lieu ce vendredi 17 mai 2024, au tribunal criminel de Kaloum.
À l’ouverture de l’audience, suite à une demande du ministère public de requalification des faits concernant Mamadou Baïlo Diallo alias Guidho Fulbhès en « menaces » lors de la précédente audience, le président du tribunal a posé des questions de précision à l’accusé sur certaines de ses vidéos.
Guidho Fulbhès a reconnu avoir, dans une de ses vidéos, demandé à Alpha Condé de quitter le pouvoir. Il a également admis avoir détenu une arme et déclaré que c’est par cette arme que l’ancien président allait quitter le pouvoir. L’accusé a mentionné que c’était une façon de demander à « l’armée de prendre ses responsabilités ».
Dans ses réquisitions, le procureur Issoufou Fofana a abordé les chefs d’accusation et demandé au tribunal de retenir seulement le « complot ». « Le complot est constitué à l’égard de tous les accusés », a-t-il dit. Par contre, il demande au tribunal de renvoyer les accusés des fins de la prévention concernant l’infraction d' »attentat », car selon le parquet, ce fait n’est pas constitué à leur égard.
Le ministère public a requis de renvoyer le sous-lieutenant Mamadou Baïlo Baldé des fins de la poursuite pour crime de complot non établi contre lui. Il sollicite auprès du tribunal d’ordonner sa mise en liberté et de le rétablir dans tous ses droits.
Alpha Barry et Mody Sory Barry, jugés par le ministère public comme les véritables têtes de la CIFD, doivent, selon lui, être déclarés coupables de complot contre l’État guinéen et condamnés à 10 ans d’emprisonnement en application de l’article 554. alinéa 3 du code pénal. Il demande également au tribunal de décerner un mandat d’arrêt à diffusion internationale contre ces deux accusés en fuite.
Le procureur requiert également de déclarer Mamadou Baïlo Diallo alias Guidho Fulbhès, Mamadou Lamarana Guèssé Diallo, Mohamed Sow et Alpha Abdoulaye Diallo coupables de complot. En application de l’article 554 alinéa 3 du code pénal, il demande de condamner Guidho Fulbhès à 18 mois d’emprisonnement et au paiement d’un million (1 000 000 GNF) d’amende. Il demande aussi au tribunal d’interdire à Guidho Fulbhès d’utiliser les réseaux sociaux pendant une période de 5 ans.
Le procureur requiert également de condamner Alpha Abdoulaye Diallo, Mohamed Sow et Mamadou Lamarana Guèssé Diallo à 20 mois d’emprisonnement et au paiement d’un million d’amende.
Après les réquisitions du ministère public, les avocats de la défense ont présenté leurs plaidoiries. Maître Amadou DS Bah a soutenu qu’en l’absence de preuves, les accusés devaient être acquittés. Il invite le président du tribunal à bien vouloir déclarer les accusés non coupables et à prononcer leur acquittement. Il souligne également qu’il n’y a pas lieu d’interdire à Guidho Fulbhès d’utiliser les réseaux sociaux.
Maître Salifou Béavogui, l’un des avocats de Guidho Fulbhès, a estimé qu’il n’y a aucune preuve particulièrement contre son client. « Pour ma part, je plaide non coupable, Monsieur le président », a déclaré Maître Béa. « C’est même honteux de poursuivre ce dossier », a-t-il ajouté. Concernant la requalification des faits contre son client, il demande au tribunal de ne pas retenir cette demande. « Je vous prie, Monsieur le président, de les acquitter tous, il n’y a aucune infraction contre eux », a conclu l’avocat.
À la fin des réquisitions et plaidoiries, les accusés ont demandé au tribunal de les libérer. Le président du tribunal, Aboubacar Tiro Camara, a mis l’affaire en délibéré pour une décision à rendre le 24 mai 2024.
Mamadou Macka Diallo
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