Poursuivi par le parquet près le tribunal de première instance de Mafanco pour trafic international de cocaïnes, le procès de Ibrahima Diomandé s’est ouvert ce mardi, 28 janvier 2025 devant le même tribunal. L’accusé a été interpellé avec 7,2 kilogrammes de cocaïne à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré.
À la barre, l’accusé a reconnu les faits mis à sa charge avant de donner sa version des faits.
« Celui qui m’a donné le colis, on s’est rencontré à Km36, il s’appelle Patrice Guilavogui. Je l’ai rencontré pour la première fois à Casablanca. J’étais en provenance de l’Égypte lui aussi rentrait en Guinée. On a eu à échanger au cours du voyage. Je lui ai dit que je n’ai pas une bonne position (économiquement) en famille. Il m’a alors dit qu’il peut m’aider à m’en sortir pour que je puisse aider ma famille. Il a payé mon billet d’avion et m’a donné une somme comme argent de poches », a narré Ibrahima Diomandé tout expliquant comment il est rentré en possession avec le colis contenant de la cocaïne.
« Ma destination était le Maroc quand j’ai reçu deux sacs avec le billet y compris les frais de la réservation. C’est ma première fois de faire ce genre de choses. Je n’ai pas vérifié ce qui se trouvait dans le colis. Il m’a juste dit d’aller, une fois au Maroc, quelqu’un viendra chercher les colis. Il m’a effectivement dit avant de commencer le travail qu’il s’agissait de la drogue. Mais avec ma situation je ne pouvais pas refuser », a-t-il expliqué.
Il a reconnu qu’en contrepartie il devait avoir 6 milles euros si le colis arrivait à destination.
Parlant de sa profession et son voyage pour l’Égypte, l’accusé est resté imprécis, tantôt il est commerçant tantôt il est footballeur. « Je suis allé en Égypte pour jouer au football mais je n’ai pas eu la chance d’intégrer un club », a-t-il indiqué. Il a reconnu qu’après la saisie du colis, les agents de la police ont fait le test à sa présence et le résultat s’est révélé positif.
Après les questions du tribunal et du ministère public, l’avocat de la défense s’est abstenu de poser des questions parce que son client a reconnu les faits. Le président de l’audience a déclaré clos les débats et a ordonné l’ouverture des réquisitions et plaidoiries.
Les éléments retenus contre l’accusé sont suffisamment constitutifs d’infractions selon le substitut du procureur. Il a aussi dans ses réquisitions promis de retrouver les complices de Diomandé puis les traduire devant le tribunal. Le trafic de cocaïnes est une infraction punie par l’article 812 du code pénal guinéen.
Il requiert de retenir dans les liens de la culpabilité pour trafic international de cocaïnes Ibrahima Diomandé. Pour la répression, il sollicite une peine de réclusion criminelle de dix (10) ans et au paiement d’une amende double de la valeur de 7,2 kilogrammes de cocaïne saisies. Il a requis également à ce que la cocaïne saisie soit incinérée.
Pour ses plaidoiries, la défense estime qu’une « faute avouée est à moitié pardonnée ». L’avocat a donc plaidé pour que le tribunal fasse application de l’article 116.3 du code pénal qui donne la possibilité à son client d’écoper de 3 à 5 ans d’emprisonnement.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et le verdict est attendu le 4 février 2025.
Mamadou Macka DIALLO
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