Conakry, 8 juillet 2024 – Le Tribunal de première instance de Mafanco a rendu son verdict dans l’affaire opposant l’ancien Ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, à Mamoudou Babila Keïta, journaliste et administrateur du site d’informations « Inquisiteur.net ».
Dans sa décision, le juge a reconnu Babila Keïta coupable de diffamation par voie de presse. Le magistrat Souleymane Traoré a également condamné le journaliste au paiement d’une amende de 3 millions de francs guinéens et ordonné la suppression de l’article incriminé dans un délai de 5 jours.
De plus, le tribunal a imposé à Mamoudou Babila Keïta de publier la décision judiciaire dans un journal choisi par le plaignant. La sentence a provoqué une onde de choc au sein de la défense. Maître Sidiki Bérété, l’avocat du condamné, a vivement critiqué cette décision et annoncé son intention de faire appel.
Pour le plaignant, la décision du tribunal est une véritable victoire. L’avocat de Charles Wright a déclaré que cette condamnation représente un triomphe de la justice et du droit dans cette affaire.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la liberté de la presse et les limites de l’expression journalistique en Guinée. Les défenseurs de la liberté de presse craignent que cette condamnation ne crée un précédent inquiétant pour les journalistes qui critiquent les personnalités publiques.
D’autre part, les partisans de la décision du tribunal estiment que la diffamation doit être sanctionnée pour protéger la réputation des individus et garantir un journalisme responsable.
L’affaire remonte à la publication d’un article sur « Inquisiteur.net », dans lequel Mamoudou Babila Keïta critiquait sévèrement l’ancien Ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright. L’article, jugé diffamatoire par le tribunal, avait suscité de vives réactions et conduit à des poursuites judiciaires.
Avec l’annonce de l’appel par la défense, l’affaire est loin d’être terminée. Les prochaines étapes judiciaires seront suivies de près, tant par les médias que par le public, car elles pourraient définir de nouveaux contours pour la liberté de la presse en Guinée.
Nous continuerons de vous tenir informés des développements de cette affaire.
Aboubacar Gomba Camara