Après plus de quatre (4) audiences dans les débats dans le dossier de la défunte M’Mah Sylla vont bientôt être clôturée. Le mercredi, 25 janvier 2023 au tribunal de première instance de Mafanco, les accusés ont été entendus de nouveau par le tribunal sur plusieurs questions de précision.
Une fois de plus, Sébory Cissé, Patrice Lamah et Daniel Lamah ont tous rejeté leur responsabilité dans cette affaire. Le président du tribunal, Souleymane I Traoré, après avoir écouté les concernés a décidé de renvoyer l’affaire au 08 février pour la comparution de la mère biologique de M’Mah Sylla et éventuellement les réquisitions et plaidoiries.
Au sortir de l’audience, Maître Halimatou Camara, avocate de la partie civile, est revenue sur ce qu’a vécu la défunte avant de mourir.
«On est en train d’épuiser la phase des débats je pense que le dossier a été renvoyé pour la comparution de la mère biologique de la défunte mais aussi pour les réquisitions et plaidoiries. (…) Ce qui reste clair c’est que quand des individus ou en tout cas des gens qui sont censés être des médecins ont opéré une personne et que cette personne avait le ventre quasiment ouvert après l’intervention et qu’on découvre dans le dossier qu’on lui avait prescrit des médicaments qui n’ont absolument rien à avoir avec sa guérison… C’est révoltant que cette jeune femme ait eu à subir tout ça. Nous espérons vraiment que ce procès va ouvrir les yeux des citoyens sur la nécessité de la formation continue. Parce qu’on ne peut pas ramener cette jeune dame à la vie, mais ce que nous pouvons c’est de continuer à éclairer l’opinion, faire en sorte que justice soit faite et que ces personnes qui sont là chacune paie à la hauteur du degré de responsabilité qu’elle aura ou en tout cas de sa participation dans les crimes et les infractions pour lesquelles elles sont poursuivies.
Vous avez un soi-disant médecin qui vous dit qu’il est venu dans cette clinique avec ses instruments. La défunte est morte finalement de plusieurs infections au-delà du fait que les plaies n’arrivaient plus à guérir. C’était fatal pour elle. Donc, elle a été opérée dans ces genres de conditions, on a mis sa vie en danger et elle est morte», a expliqué maître Halimatou Camara.
De son côté, l’un des conseils de Patrice Lamah accusé dans ce dossier pendant devant ce tribunal criminel a tenu à la déclaration de son client qui dit que M’Mah Sylla était sa petite amie et en aucun cas il l’a violé.
«Vous avez à la barre Patrice Lamah. Il était le petit ami de la victime M’Mah Sylla. Il a démontré qu’étant son petit ami, il ne peut pas violer cette fille parce que c’est lui qui l’a aimé. En plus, l’avortement qui a été pratiqué sur M’Mah Sylla, Monsieur Patrice n’était pas présent. Il n’a donné aucune instruction, il n’a donné aucune directive pour pratiquer l’avortement que M’Mah Sylla a subi. Jusqu’à ce que le tribunal rende sa décision, mon client ne se reproche de rien. Et nous pour renforcer notre position par rapport à l’innocence de notre client nous avons sollicité du tribunal la comparution personnelle de la maman biologique de feue M’Mah Sylla parce qu’elle avait fait des déclarations selon lesquelles sa fille lui avait dit que docteur Patrice Lamah était son petit ami et qu’en aucun cas Patrice ne l’a jamais violé et c’est ce que Patrice a réitéré devant le tribunal. (…) Le tribunal a estimé nécessaire qu’il fallait la comparution personnelle de de la maman de M’Mah Sylla. Donc nous nous réjouissons de cette mesure ordonnée par le tribunal. Et la prochaine audience sera consacrée à l’audition de la maman biologique de M’Mah Sylla et éventuellement les réquisitions et plaidoiries. Mais pour le moment, je suis confiant qu’à l’issue de cette procédure, mon client sera purement et simplement acquitté pour des crimes non constitués à son égard», a mentionné maître Labila Michel Sonomou, avocat de Patrice Lamah.
A rappeler que Sébory Cissé, Patrice Lamah, Daniel Lamah et Célestin Millimouno sont accusés des faits de « viol, d’avortement, risque causé à autrui et administration de substance nuisible’’ faits prévus punis par les articles 268, 262, 263, 293 et 266 du code pénal.
Mamadou Macka Diallo
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