TPI de Mafanco: Trente (30) ans de prison requis contre un présumé assassin

Une affaire d’assassinat a été débattue ce 14 mars 2023 devant le tribunal criminel de Mafanco. C’est un dossier qui remonte à 2016 lorsqu’un groupe de personnes s’est introduit dans la famille Sacko à Tombolia (Matoto) le 22  décembre de cette année, par le biais de Fatou Sacko, procédant à un vol aggravé suivi de l’assassinat de la mère de famille, Diariou Sacko, selon les explications données par le  représentant du ministère public pendant ses réquisitions.

 
Jean Grovogui, le seul accusé sous mandat dépôt, a reconnu pendant les débats avoir participé au délit de un vol aggravé mais pas au crime, l’assassinat. 
 
En cavale ainsi que d’autres accusés, Ibrahima Sory Sylla est le petit amis de la fille de la défunte qui a commandité l’opération. C’est ce Ibrahima Sory Sylla qui aurait poignardé la mère de sa petite amie, à en croire toujours à Grovogui.
Dans ses réquisitions, le parquet a demandé au tribunal de déclarer Jean Grovogui coupable des faits de “association des malfaiteurs, vol à mains armées et assassinat”; faits prévus et punis par l’article 208 du code pénal. Et pour la répression, le condamner à 30 ans de réclusion criminelle.
 
Les avocats de la défense ont plaidé pour l’application de l’article 116 alinéa 3 qui fait cas des circonstances atténuantes en faveur de leur client. Parce que pour eux, leur client n’a participé qu’au vol mais pas au crime. 
 
Après les plaidoiries des avocats et les réquisitions du ministère public et l’accusé pour sa propre défense, le président du tribunal Souleymane I Traoré a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 28 mars 2023.
 
Au sortir de l’audience, l’un des avocats de la défense s’est prêté aux questions des journalistes.
«Le procès quand même s’est bien passé parce que depuis pratiquement à l’entame des audiences jusqu’aujourd’hui, le tribunal criminel s’est comporté comme ça se doit. Et les avocats aussi et de la partie civile, de la défense et le ministère public, chaque partie a fait son devoir, a fait son rôle conformément à la loi. Alors Monsieur le procureur de la République dans ses réquisitions, il a demandé la condamnation de 30 ans de réclusions criminelles mais nous nous trouvons ça excessif, pourquoi? Parce que non seulement l’association des malfaiteurs n’a pas été retenue parmi les charges mises contre notre client, Jean Grovogui. L’ordonnance de renvoi qui a saisi ce tribunal criminel n’a jamais fait état de l’association des malfaiteurs. Donc, il demande à ce qu’on condamne sur la base de l’association des malfaiteurs. Premièrement, ça n’existe pas parce que le tribunal criminel n’est pas saisi pour ça. C’est plutôt ‘’l’assassinat ainsi que le vol aggravé’’ que l’ordonnance de renvoi qui a saisi tribunal criminel a fait état. Mais nous savons qu’effectivement il y a eu vol, que Monsieur Jean Grovogui a été dans la maison de la famille Sacko pour commettre un vol mais il n’a jamais tué, il n’a jamais participé à un quelconque crime. Celui-là qui a été reconnu comme le véritable coupable c’est Monsieur Ibrahima Sory Sylla. Vous savez en matière criminelle, c’est comme en droit pénal, la responsabilité, elle est pénale, elle est individuelle il n’y a pas de responsabilité collective. S’il y a condamnation, c’est celui-là qui a agi, celui-là qui a tué mais Jean Grovogui n’a pas tué. Et l’article 116 alinéa 3 que moi j’ai évoqué parle des circonstances atténuantes du fait que lui-même (Jean Grovogui) a reconnu avoir participé au vol et non au crime. Les autres accusés en l’occurrence Ibrahima Sory Sylla, un certain Papé et un Seydou Bangoura ne sont pas là, ils ont pris la poudre d’escampette depuis courant 2017. Peut-être que le tribunal va se prononcer sur une condamnation par contumace c’est ce que la loi dit», a expliqué Maître Abdoul Salam Sylla, avocat de Jean Grovogui. 
 
Parlant de la peine qu’en coure son client qui a fait déjà six (6) ans de prison, il reste optimiste que le tribunal le condamnera peut-être aux temps mis.
 
À noter que par rapport à la jeune fille, Fatou Sacko, commanditaire, son dossier a été géré par le tribunal pour enfants. Elle a été jugée et condamnée et elle est en train de purger sa peine dans un établissement spécialisé pour des enfants mineurs ayant commis de crimes conformément à la loi.
 
Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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