Trafic présumé de cocaïne : Un quadragénaire jugé devant le tribunal criminel de Mafanco

Après plusieurs reports en raison de l’absence d’un avocat de la défense, le procès d’Amara Condé, né en 1978 au Libéria, s’est enfin ouvert ce mardi 18 février 2025 devant le tribunal criminel de Mafanco. Ce gestionnaire de profession est poursuivi pour trafic international de cocaïne, portant sur une quantité de 4,4 kilogrammes. 

Les faits remontent à juin 2024, lorsqu’Amara Condé, en provenance de Thaïlande, a été interpellé à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré. Les services de douane ont découvert de la poudre blanche, identifiée comme de la cocaïne, dissimulée dans certains de ses bagages. Pour rappel, le trafic international de drogue, notamment de cocaïne, est un crime prévu et puni par les articles 812 et 819 du Code pénal guinéen

Interrogé à la barre, l’accusé a reconnu que de la cocaïne avait été retrouvée dans son sac à dos, tout en affirmant ignorer qu’il s’agissait d’une substance illicite. « En 2020, j’ai perdu mon emploi à Celcom Guinée, une société de téléphonie. Pour subvenir aux besoins de ma famille, j’ai commencé à faire du moto-taxi. C’est ainsi que j’ai rencontré un homme du nom d’Edy Kin. Après plusieurs rencontres, il a découvert que je parle anglais et m’a proposé un voyage en Thaïlande pour acheter des produits pharmaceutiques destinés aux femmes. Il m’a remis 1 000 dollars pour financer ce déplacement », a expliqué Amara Condé. 

Selon lui, une fois arrivé en Thaïlande, il a été accueilli par le frère d’Edy Kin, nommé Djud, qui l’a conduit à l’hôtel. Ensemble, ils ont passé huit jours à acheter ces produits. 

Le jour de son départ, le 2 juin 2024, alors qu’il était déjà à l’aéroport, Djud l’aurait contacté pour lui demander de transporter un colis pour son « patron ». 

« Il est venu me voir et a ouvert le colis. J’ai vérifié et il n’y avait rien de suspect à l’intérieur », a-t-il assuré. 

Toutefois, à son arrivée à Conakry, la douane a effectué un contrôle minutieux de ses bagages. 

« Ils ont scanné tous mes colis avant de me signaler que mon sac à dos semblait anormalement lourd. Ils l’ont ouvert et ont trouvé de la cocaïne cachée à l’intérieur. Le test a été fait devant moi », a-t-il relaté. 

Amara Condé a reconnu que l’intégralité des frais du voyage (billet, visa, hébergement) avait été prise en charge par Edy Kin. Il devait percevoir une rémunération de 4 000 dollars à son retour. 

Interpellé sur d’éventuels contacts avec son employeur depuis son arrestation, il a indiqué n’avoir réussi à le joindre qu’une seule fois. « Depuis lors, son numéro ne passe plus », a-t-il déclaré. 

Au terme des interrogatoires, l’accusé a exprimé des regrets face au tribunal. 

« Je regrette très fort », a-t-il martelé. 

Le président de l’audience, Mohamed Sangaré, a déclaré clos les débats et renvoyé l’affaire au 25 février 2025 pour les réquisitions et plaidoiries. 

Mamadou Macka Diallo 

Tél : 666 660 366 

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