La semaine dernière, le président de la Transition, à travers une ordonnance rendue publique par les médias d’Etat, a crée la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) à la satisfaction de bon nombre de citoyens et acteurs socio-politiques du pays. En début de semaine, une autre ordonnance du colonel-président du CNRD, a transféré les compétences de la Haute Cour de Justice (HCJ) à la CRIEF. Chez nos confrères de Djoma Média, hier mercredi 8 décembre, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Mohamed Traoré désigné par ses confrères pour les représenter au CNT, a donné son avis et quelques précisions sur ce sujet brûlant de l’actualité sociopolitique guinéenne.
« Je pense que lorsqu’on a exprimé une volonté, lorsqu’on a concocté un projet comme on le dit, il faut se donner les moyens de réaliser ce projet, d’arriver à cette volonté. Et à la prise du pouvoir par le CNRD, dans les toutes premières déclarations, je pense que la lutte contre la prévarication, la lutte contre la corruption, la lutte contre les infractions économiques a été l’un des engagements forts du CNRD. Mais au delà du discours, il fallait quand même mettre en place les moyens qui permettent d’engager cette lutte afin d’obtenir des résultats. Je pense donc, la mise en place de la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) fait partie des moyens que le CNRD se donne pour lutter contre ces délits économiques et financiers. Parce qu’encore une fois, lorsque j’ai la chance de lire le rapport de présentation de l’ordonnance relative à la création de la CRIEF, la lutte contre les délits économiques et financiers figure en bonne place. Parce que parmi les engagements du CNRD, je pense donc que c’est tout à fait normal que le CNRD se dote des moyens nécessaires pour arriver à des résultats tels que cela est souhaité par la plupart des Guinéens », a fait savoir maître Mohamed Traoré avocat à la cour.
A propos du transfert des compétences de haute cour de justice à la CRIEF, l’avocat l’ancien bâtonnier n’a pas manqué d’apporter aussi des précisions.
« Ce que je vais dire par rapport à cela, c’est sous réserve d’avoir l’ordonnance. Puisque j’ai tout fait d’avoir l’ordonnance, je ne l’ai pas encore. Mais dire que cette ordonnance transfert à la CRIEF les attributions de la haute cour de justice, c’est une mauvaise lecture. La CRIEF ne peut pas exercer toutes les attributions de la haute cour de justice. Parce que la haute cour de justice depuis qu’elle existe, elle a existé sur le fondement de la constitution de 2010 déjà qui dans ses articles 85 et 86 disaient substantiellement que la haute cour de justice avait pour mission de juger le Président de la République en cas de haute trahison et les ministres en cas de crimes et délits commis dans l’exercice de leur fonction », a-t-il indiqué.
Mamadou Macka Diallo
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