Transition en Guinée : Et si la CEDEAO revoyait sa copie ? (Par Mohamed Sita Cissé)

Le dimanche 12 décembre, à Abuja (Nigeria), lors d’un sommet de la CEDEAO, la transition en cours en Guinée a été l’un des sujets débattus par les chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région. Si le traitement du dossier du président déchu, Pr. Alpha Condé, a été jugé encourageant, l’organisation sous-régionale a indiqué que d’ici le 31 décembre, le Conseil national de la Transition devra être mis en place, tout en réitérant sa menace de sanctions si les élections ne sont pas organisées dans le pays dans 6 mois, avec un chronogramme clairement défini.

Depuis sa prise du pouvoir, le CNRD, à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, n’a cessé de poser des actes positifs et concrets de nature à rassurer les Guinéens de l’intérieur et de la diaspora ainsi que la communauté internationale. Le 1er octobre 2021, lors de sa prestation de serment comme président de la transition, l’actuel locataire du palais Mohamed 5 a tenu à réitérer sa ferme volonté et son engagement sans faille à organiser des élections libres et transparentes auxquelles il ne sera pas candidat.

Sous sa direction, il faut vraiment se réjouir du fait que le pays ait pu se doter d’une Charte de la Transition, qui prévoit quatre (4) organes : le CNRD, le Président de la Transition, le Gouvernement de Transition et le Conseil National de Transition. Et les principales missions confiées à ces organes sont : la rédaction d’une Nouvelle Constitution ; la refondation de l’Etat ; la lutte contre la corruption ; la réforme du système électoral et la refonte du fichier ; l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes ; et la réconciliation nationale. Pour tous les observateurs sérieux et objectifs, l’exécution de toute cette panoplie de tâches ne devrait pas se faire dans la précipitation, pour faire plaire à qui que ce soit. La CEDEAO, pour des raisons que la Raison ignore, continue d’exiger la tenue des élections dans 6 mois.

La situation guinéenne étant ce qu’elle est, il serait illusoire de penser qu’on peut organiser en si peu de temps des élections crédibles et dont les résultats seront acceptés par tous les acteurs engagés dans le processus électoral. Invité ce mardi 14 décembre dans l’émission ‘’Mirador’’ de FIM FM, l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté (président du PEDN) a martelé que ce délai que la CEDEAO tient à imposer à la Guinée est irréaliste. L’organisation sous-régionale devrait donc mettre beaucoup d’eau dans son vin et revoir sa copie par rapport à la situation guinéenne. Depuis le 5 septembre, la Guinée et les Guinéens sont dans de bonnes mains, celles du colonel Mamadi Doumbouya, un homme d’honneur et de parole et dont le patriotisme, l’humanisme, la sagesse et le leadership ne sont plus à démontrer.

Mohamed Sita Cisse

Ingénieur

Tel: 622924860 / 664229373

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