Transition en Guinée: “Je pense que la CEADEAO a un rôle beaucoup plus grand à jouer…” (Porte-parole du gouvernement)

Huit (8) mois après le coup d’Etat en Guinée, les institutions internationales et les forces socio-politiques du pays accentuent la pression sur la junte pour la publication d’un chronogramme consensuel et acceptable de la transition. Le 1er mai, le Président de la transition a dévoilé une durée de 39 mois. Une décision qui a tout de suite été rejetée par une frange importante de la classe socio-politique.

 
Avec Fim FM ce vendredi, le porte-parole du gouvernement a évoqué cette question. Pour Ousmane Gaoual Diallo, par ailleurs ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, la CEADEAO doit être un “compagnon de la transition pour aider la Guinée à retrouver les chemins de l’ordre constitutionnel”.
 
“Si leur préoccupation c’est qu’on leur dise que ça dure 30 mois ou 20 mois ou 50 mois, c’est une réponse. Mais je pense que la CEDEAO a un rôle beaucoup plus grand à jouer pour le retour à l’ordre constitutionnel que la question simple de la date ou la durée de la transition. La CEADEAO doit être un compagnon de la transition pour aider la Guinée à retrouver les chemins de l’ordre constitutionnel. C’est çà qu’on attend de cette institution. On attend pas d’elle qu’elle soit un spectateur distant qui attend qu’on lui donne telle ou telle durée, tel ou tel événement. Nous pensons qu’elle a un rôle important à jouer dans notre pays et dans tous les pays en crise en Afrique de l’ouest. Il faut absolument qu’elle s’implique et qu’elle vienne, qu’elle écoute les contextes et qu’elle administre ou qu’elle suggère des solutions par rapport à ça”, a laissé entendre Ousmane Gaoual Diallo, avant d’apporter quelques précisions sur le déplacement du ministre guinéen des affaires étrangères à Accra (Ghana) récemment, pour rencontrer les dirigeants de la CEADEAO.
 
“Le ministre des affaires étrangères n’est pas allé plaider une rallonge, ce n’est pas ça l’objectif. Quand il y a des crises, ce n’est pas parce qu’on vient donner des explications qu’on vient plaider c’est pas pareil. Moi ce que je voudrais dire ici parce que tout ça, ça ne sert pas à grand-chose. Ce qui est important, ce que la CEADEAO doit être à l’écoute des pays. Et si elle a estimé qu’il était nécessaire, et c’est ce que nous nous tirons comme enseignement de son communiqué, qu’elle va envoyer des missions notamment en Guinée pour écouter le contexte, c’est ce qu’on attend d’elle. Alors en attendant, ils ne sont pas encore venus, nous espérons que la mission viendra et que les gens vont rencontrer aussi bien le CNRD, le gouvernement, la société civile, les partis politiques et rencontrer tout le monde pour bien comprendre la situation dans laquelle on se trouve. Et éventuellement nous accompagner pour sortir de ça. C’est ce nous attendons de toutes les institutions internationales”, a-t-il expliqué. 
La CEADEAO doit tenir un sommet le 8 mai 2022 sur les transitions au Mali, Burkina Faso et la Guinée. Il reste à savoir si elle mettra à exécution ses menaces de sanctions économiques et financières ou bien si elle attendra la fin de la mission qu’elle compte dépêcher sur les terrains. 
 
Mamadou Macka Diallo 
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