Transition en Guinée: Kaly Diallo craint que la CEADEAO ne mette à exécution, ses menaces de sanctions

 
La CEADEAO avait donné un sursis aux autorités guinéennes lors de son dernier sommet sur les transitions en Guinée, au Mali et au Burkina Faso pour la publication d’un chronogramme consensuel et acceptable et elle avait promis de dépêcher une mission en Guinée. À la surprise de tout le monde, le CNT qui est au centre des débats par rapport à son habilitation ou non à adopter la proposition de la durée de la transition, a finalement adopté à la majorité la durée à 36 mois soit trois ans. 

 
Au cours d’une interview que Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme nous a accordé ce jeudi, 12 mai 2022, il a estimé que les dirigeants guinéens ne devraient pas aller à un « bras de fer » avec l’organisation ouest africaine.
 
« Je pense que les autorités guinéennes pouvaient se servir de celle du Mali. Vous avez vu à un début la junte malienne a voulu opposer un bras de fer avec la CEADEAO. Finalement, la junte a compris que ça ne peut pas prospérer et tout récemment elle s’est rabattue même vers le Président Togolais pour jouer à la médiation. Donc, je pense que les autorités guinéennes au lieu d’aller à un tel bras de fer elles auraient pu tirer les leçons et agir autrement. Malheureusement c’est ce qui risque d’arriver. On risque de ne pas échapper aux sanctions de la CEADEAO. Et je pense encore pour nous dire la vérité, ça ne sert à rien de bomber le torse et pour dire que la Guinée est un pays souverain, non. On est dans un vaste réseau aujourd’hui et aucun pays ne peut évoluer dans un vase clos. Il faut penser encore une fois au respect des principes, des valeurs oui! Mais il ne faut pas oublier aussi qu’on a des engagements à l’international par rapport aux organisations sous régionales avec des normes universelles sans lesquelles on ne peut prétendre aller à un développement durable et harmonieux ou aller à un État de droit. En tout cas, il est de l’intérêt des citoyens Guinéens et même des autorités actuelles d’œuvrer pour qu’il y ait une entente. Je pense qu’une durée de trois ans est une durée de trop pour une transition. Parce que vous savez que la Guinée quand même a cette culture de démagogie,  des faiseurs de rois, des faiseurs de personnes, c’est-à-dire du culte de la personne. Faire comprendre aux uns et aux autres si ce n’est pas vous personne d’autre ne peut le faire, non. Je pense qu’il est de la responsabilité du colonel Mamadi Doumbouya lui-même de ne pas tomber sur les sirènes des démagogues. L’honneur qu’il a eu le 5 septembre, il peut sortir à la transition, garder ce même honneur. Et je pense pour cela, il faut aller à un durée raisonnable pour une sortie rapide de la transition afin que la Guinée puisse recouvrer l’ordre constitutionnel », conseil ‘activiste, Mamadou Kaly Diallo. 
 
 
À souligner que plusieurs acteurs politiques, activistes de la société civile et de défense des droits humains sont opposés à cette durée de trois ans. Et depuis l’adoption de cette durée, la CEADEAO n’a pas encore réagi. 
 
Mamadou Macka Diallo 
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