En Guinée, les acteurs socio-politiques continuent de se prononcer sur la durée la transition pendant que la composition du gouvernement de cette transition se fait toujours attendre. La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a proposé à la junte militaire, au maximum six mois pour quitter le pouvoir. Ce que nombre d’acteurs et observateurs de la scène politique nationale jugent intenable au regard de la situation actuelle du pays.
Invité de Fim FM ce mardi, 21 septembre 2021, le président de l’union des forces démocratiques (UFD), Mamadou Baadikho Bah demande « au corps politique et social d’être en « symbiose avec le CNRD pour s’entendre sur des principes et une véritable charte de transition ». Pour ce membre du parlement dissout, si cela est fait les institutions africaines et internationale s’aligneront derrière.
« S’agissant de la CEDEAO, il faut dire que l’ancien Président a toujours considéré que l’Union Africaine ou la CEDEAO sont des instruments de sa propre politique. Et donc il s’en est servi. Vous savez qu’il s’est investi mais très durement pour empêcher la chute de IBK (Ibrahim Boubacar Keïta, ancien président Malien). Il a poussé la CEDEAO a voté la résolution disant qu’il fallait qu’on le réinstalle au pouvoir et après qu’il fallait le libérer inconditionnellement. Donc la CEDEAO malheureusement n’a pas les pouvoirs que vous lui attribuez. Ils ont des principes qui ne sont pas forcement mauvais. Ils ont des gens qui ne sont pas forcement mauvais. Mais moi j’étais très rassuré des déclarations de Nana Akufo-Addo (Président Ghanéen) et Ouatara (Président Ivoirien) lorsqu’ils nous ont bien fait comprendre que les six mois qu’ils ont lâchés c’est des positions de marchandage. Donc, c’est une camisole de force qu’ils ont en main, qui accepte ils vont la le remettre. Aujourd’hui la condition pour que ça ne marche pas, il faut que tout le corps politique et social soit en symbiose avec le CNRD et que l’on s’entende sur des principes, sur une véritable charte de la transition. Et en ce moment-là je vous garanti que la CEDEAO, l’Union Africaine et l’ONU ne peuvent pas aller au delà lorsqu’ils vont voir qu’on est tous d’accord là dessus qu’on a des garantis que les militaires ne cherchent pas à rester éternellement au pouvoir mais que la situation, et j’en profite pour dire qu’il ne faut pas comparer la transition de 2008-2010 à celle-ci. Lorsqu’on a pu faire des élections en six mois en 2010, ce n’est pas le mérite d’un quelconque général de transition pas du tout. La préparation de ces élections se faisait depuis 2007 à l’installation de la CENI. Ils ont fait tranquillement avec les moyens qu’il fallait le recensement exhaustif tel qu’on a jamais eu en Guinée. En début 2010 tout était déjà près. Et surtout il faut bâtir des institutions qui nous garantissent qu’on va sortir définitivement de ce cycle de violences politico-communautaires. Où on a quatre (4) communautés qui ne constituent pas selon moi une nation mais chacun cherchant à tirer la couverture vers soit avec alliance ou non. Et je dis que nous avons réfléchi, on a commencé à coucher sur papier ce projet. C’est réellement d’abord de faire en sorte qu’on ait plus d’élections de Président de la République au chiffrage universel direct voilà tout le problème », a mentionné Mamadou Baadikho Bah, président de l’UFD.
En ce qui concerne la durée de la transition, l’ancien député propose « 30 à 36 mois au maximum dans l’esprit d’avoir une parole donnée ».
S’agissant du sort qu’il faut réserver à l’ancien Président Alpha Condé, il invite la junte à le libérer si elle n’a pas des raisons légales de le garder, vu son âge avancé.
Mamadou Macka Diallo
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