Transition: pour dissiper les “supputations”, Aliou Condé réclame “un discours programme” à la junte

La conduite de la transition en Guinée divise la classe socio-politique nationale. Si certains apprécient positivement la manière, d’autres par contre estiment qu’il n’y a toujours pas de lisibilité. C’est le cas de Aliou Condé, membre du bureau exécutif de l’UFDG. Pour lui, il devrait y avoir un discours de programme qui détermine les activités essentielles de la transition, notamment l’objectif et la durée. 

 
 “Ce qui est certain c’est que nous sommes dans un schéma que nous avons de la difficulté, tous à lire. Normalement, quand il y a une transition, la première des choses, nous avons un discours programme qui nous dit la junte qui vient d’arriver au pouvoir où veut-elle aller et comment elle y va? Quel est l’objectif et quelle est la durée ? C’est ce discours programme qui nous oriente et qui permet à chacun de faire un calendrier par rapport aux différentes activités. Mais ici, nous n’avons pas de lisibilité. Nous avons des discours qui arrivent par moment pour dire nous allons nous occuper de telle activité, nous nous occupons de telle autre activité. Donc ce qui ouvre la possibilité à toutes les supputations, à toutes les interrogations. Et sera bien malin qui dira quelle est la vérité. Ça sera à chacun sa vérité. Et c’est ce qui est dommage parce qu’un pays ne peut pas évoluer comme ça. Il faudrait qu’on ait des directives, qu’on sache où on va et avec qui? Parce que s’il n’y a pas des directives, les problèmes d’une nation sont énormes. Il y en a, on ne peut pas même les dénombrer. Comme les problèmes sont énormes, il faudrait qu’on nous oriente dans le cadre d’une transition. Parce qu’il ne faut pas aussi oublier une chose. C’est qu’une transition est une anomalie. À partir du moment elle est une anomalie, on doit nous dire comment peut-on corriger cette anomalie ? Et dans combien de temps on le fait? Quel est le médecin? Quels sont les médicaments ?  Mais si vous n’avez pas ces orientations, vous laissez libre cours aux différentes pensées et ça va dans tous les sens et malheureusement ça joue sur la cohésion nationale parce que nous ne regardons pas dans la même direction et alors on se pose la question quel avenir pour notre pays? Voilà aujourd’hui les grandes questions qui se posent. La question fondamentale d’une transition c’est comment la conduire et dans combien de temps? La durée est fondamentale. Parce que n’oublions pas, nous ne sommes pas isolés. Nous appartenons à un système. Ce système, c’est la CEDEAO, ce système c’est l’union africaine, ce système c’est les Nations Unies et comme vous le savez le principe de la subsidiarité joue. Si on laisse la CEDEAO prendre des décisions les autres vont s’aligner derrière cette décision. Et aujourd’hui quand on regarde ce qui se passe tout le monde nous appelle à faire vite pour finir avec la transition pour venir nous aider dans notre développement”, a soutenu Aliou Condé, vice-président chargé des affaires politiques de l’UFDG sur Fim FM, ce jeudi 5 mai 2022.
 
 
À rappeler que le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya a dans son adresse à la nation le dimanche dernier sorti une proposition de 39 mois comme durée de la transition. Ce que rejette une frange importante de la classe socio-politique.
 
Mamadou Macka Diallo
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