Le centre de recherche et d’action sur les droits économiques sociaux et culturels (Cradesc) a organisé ce samedi 1er mai, un forum communautaire sur l’évaluation du niveau de respect des droits des travailleuses et travailleurs domestiques à Conakry. L’objectif visé à travers cette rencontre est de faire l’audit inclusif et participatif du niveau de respect des droits des travailleurs domestiques avec les organisations de la société civile d’appui aux travailleuses domestiques, les agences de placements et les travailleuses domestiques. Le forum a regroupé plusieurs organisations et syndicats des travailleurs domestiques notamment l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (Apac), des services de sécurité et les syndicats des travailleurs domestiques et certains domestiques.
Asmaou Bah Doukouré, Secrétaire Générale du Syndicat National des Employés de Maisons (SYNEM-GUINEE) et Présidente du Réseau Africain des Employés de maisons ( Radem) a loué les efforts fournis par la Guinée dans le cadre du respect des droits des travailleurs domestiques.
« Sur le terrain, nous sommes en train de travailler depuis 2011 pour valoriser ces personnes qui exercent ce métier de travail domestique. J’avoue qu’il y a eu un grand changement dans notre pays. C’est une occasion de féliciter les autorités guinéennes qui nous ont facilité certaines tâches surtout la ratification de la convention 189. Aujourd’hui nous avons reçu des camarades du Sénégal appuyés par la fédération internationale du travail et la Fondation pour une Société Juste qui ont venus pour une évaluation des droits des travailleurs domestiques de Guinée. Nous sommes réunis en tant que représentants du syndicat des travailleurs domestiques en étroite collaboration avec nous partenaires pour trouver une solution qui pourra faire avancer ce travail dans notre pays. Il y aura un partage d’expériences, nous allons travailler ensemble pour que ces travailleurs domestiques retrouvent leur dignité humaine en ayant un salaire descend en un mot une vie descente », a-t-elle indiqué.
Adjudant chef Diallo Thierno Hamidou, commandant adjoint de la brigade spéciale de protection des personnes vulnérables appelle à la responsabilité des parents et de la justice pour lutter contre la traite des enfants. « C’est des choses qui sont devenues plus en plus récurrentes. Nous sommes en collaboration avec la structure de Madame Asmaou. Mais il y a un problème qui se pose. Dans certaines familles, vu qu’il y a la précarité dans les villages, ils envoient les enfants à Conakry pour avoir une meilleure vie alors que le plus souvent ces enfants sont réduits à des travaux domestiques. On a eu à gérer des cas de traites des enfants mineurs qui doivent aller à l’école et non s’occuper des enfants d’autrui, alors que ces enfants aussi ont besoin de préparer leur avenir. Quand il y a des situations comme ça, on défère le dossier. Mais au niveau des tribunaux aussi, certains ne considèrent pas trop, il va falloir qu’on fasse des rencontres avec les acteurs de la chaîne pénale pour parler de ces genres de choses », a-t-il préconisé
Dr Fatima Diallo, directrice du centre de recherche et d’action sur les droits économiques sociaux et culturels qui est basé à Dakar a indiqué l’objectif de son déplacement sur Conakry. « Notre structure travaille pour le respect, la protection et la réalisation des droits économiques sociaux et culturels en Afrique de l’ouest. Nous sommes en train de mener une évaluation de la situation des travailleurs domestiques dans six pays d’Afrique francophone. Notre objectif c’est de renforcer la connaissance sur la situation des travailleurs domestiques mais surtout de produire une connaissance qui va servir à renforcer les plaidoyers pour la protection de ces couches vulnérables. Il est important d’avoir un document de protection qui couvre la situation d’un point de vue régional en faisant ressortir non seulement les spécificités mais aussi similitudes et en essayant de voir comment on peut avoir des synergies de campagne par rapport à la ratification de la convention 189 qui protège les travailleurs domestiques à travers le monde. Il est aussi important de savoir comment les législations de nos pays d’intervention protègent les travailleurs domestiques mais surtout comment ces législations sont mises en œuvre. Nous faisons tout cela pour offrir aux travailleurs domestiques des conditions de vie descentes », a t-elle fait savoir.
Ramatoulaye Diallo