Lors de son passage à la tribune de l’Organisation des Nations Unies (ONU) samedi dernier, le président du conseil présidentiel de transition de la République d’Haïti a demandé réparation à la France pour avoir été raconçonné après l’obtention de la souveraineté de son pays. Dans son discours, Edgar Leblanc Fils a rappelé qu’après avoir obtenu son indépendance au prix d’une lutte en 1804, Haïti a été obligé de payer une dette « colossale » au pays colonisateur qui fut la France en échange de la reconnaissance de son indépendance. Du haut de la tribune, le dirigeant Haïtien a tout d’abord dénoncé une injustice avant de réclamer la réparation et la restitution des montants consentis.
« Haïti, la première nation noire indépendante du monde est aussi la grande victime d’une injustice historique qui a non seulement retardé son développement mais aussi marqué son peuple de fardeau dont les répercussions se font encore sentir. En 1825, à peine 21 ans après avoir gagné sa liberté au prix d’une lutte héroïque, Haïti a été contraint de payer une dette colossale à la France, pays colonisateur en échange de la reconnaissance de son indépendance. Cette rançon imposée sous la menace a siphonné les ressources de la jeune nation, la plongeant dans un cycle infernal d’apprauvissement dont elle peine toujours à sortir. Cette dette a été une forme de punition pour sa hardiesse à se libérer des chaînes de l’esclavage et à hisser les trahissiens à la dignité de l’homme. Elle a été une pénalité injuste qui a asphyxié le potentiel économique et social du peuple noir d’Haïti pendant des générations. Dans le contexte d’aujourd’hui où plus que jamais l’attention est portée sur les efforts pour restaurer sans délais la sécurité et répondre aux immenses besoins humanitaires en Haïti, il me paraît important d’attirer l’attention de l’assemblée sur les séquelles du passé colonial et des rançons payées à certaines puissances qui ont largement hypothéqué le développement d’Haïti. Il n’est pas sans intérêt de rappeler qu’Haïti a été le seul pays à avoir payé pour son indépendance obtenue pourtant dans le feu et dans le sang », a dénoncé Edgar Leblanc Fils.
Il s’est félicité des différentes propositions formulées par certains États membres de l’organisation.
« À la veille du bicentenaire de cet événement inédit dans l’histoire du monde, n’est-il pas venu le moment de la restitution des montants consentis ? À cet égard, mon pays s’est félicité des propositions formulées par un certain nombre de gouvernements et également certaines agences des Nations Unies pour des actions concrètes en vue de la reconnaissance, la réparation et la restitution des torts du passé », a-t-il réclamé.
Mamadou Macka Diallo
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