Trois ans après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les bombardements se poursuivent, plongeant le pays dans un conflit meurtrier aux répercussions mondiales. À cette occasion, la Délégation de l’Union européenne en Guinée, accompagnée des ambassadeurs des pays membres et du journaliste guinéen spécialiste de la guerre en Ukraine, a organisé une conférence de presse ce lundi 24 février 2025 au siège de l’UE à Coleyah, dans la commune de Matam.
Prenant la parole, l’ambassadeur d’Allemagne en Guinée a insisté sur la gravité de la situation. « Ce n’est pas une opération spéciale, c’est une guerre. Une guerre menée contre un pays souverain, menaçant son intégrité territoriale. Il est important d’identifier clairement l’agresseur et la victime. Le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale est au cœur de l’ordre international. La paix est une nécessité urgente pour mettre fin aux souffrances du peuple ukrainien. »
Son homologue espagnol a, quant à lui, rappelé les efforts déployés pour éviter le conflit avant 2022. « L’agression russe en Ukraine a bouleversé l’ordre mondial. Dès le début, l’Espagne et l’Union européenne ont tenté de prévenir cette guerre, mais en vain. Aujourd’hui, nous sommes solidaires avec l’Ukraine et dénonçons la désinformation qui circule sur les réseaux sociaux. Il est important de distinguer les faits des manipulations. »
L’ambassadeur de France en Guinée, Luc Briard a souligné l’importance de ce conflit pour la communauté internationale. « Cette guerre n’est pas seulement un conflit européen, elle touche le monde entier. Elle remet en question le droit international et l’intégrité territoriale des États. Un pays comme la Guinée, qui a affirmé sa souveraineté en 1958, comprend l’importance de ces principes. Derrière ce conflit, il y a aussi des enjeux économiques et humanitaires, notamment sur les prix du blé et la sécurité alimentaire mondiale. »
Même son de cloche du côté de l’ambassadeur d’Italie, qui a dénoncé la prolifération des fausses informations. « Après trois ans de guerre, notre solidarité avec l’Ukraine ne faiblit pas. Ce conflit, bien que lointain, a des répercussions directes sur l’Afrique, notamment en matière de souveraineté et de sécurité alimentaire. L’Union européenne a travaillé sur des projets pour atténuer l’impact de cette crise, mais nous avons besoin d’un engagement mondial. »
Le consul honoraire d’Ukraine en Guinée, Charles Amara Sossoadouno a rappelé l’importance historique de la lutte de son pays. « En 1994, l’Ukraine a signé le mémorandum de Budapest, renonçant à son arsenal nucléaire en échange de garanties internationales censées protéger son indépendance et son intégrité territoriale. Pourtant, en 2014, la Russie a annexé illégalement la Crimée, avant de lancer une invasion totale en 2022. Aujourd’hui, ce conflit dépasse les frontières ukrainiennes, mettant en péril l’équilibre mondial. »
Il a conclu en soulignant que la guerre en Ukraine est aussi un combat pour les valeurs universelles. « L’Ukraine ne lutte pas seulement pour sa survie, elle défend les principes fondamentaux de liberté, de sécurité et de souveraineté. »
