Cette troisième édition de la Grande Nuit du Conte aura lieu le 10 décembre 2021 au chapeau du palais du Peule de Conakry. En prélude à cet événement, les organisateurs étaient ce mardi devant la presse dans un réceptif hôtelier de la place.
Moussa Doumbouya dit « Petit tonton » conteur et concepteur de la Grande Nuit du conte explique pourquoi le conte se fera en français et non en langue.
« Le conte s’invite partout où les gens sont et aiment aller. Le conte ce n’est pas comme de la musique, le conte à besoin d’intimité, de proximité, parce que c’est la parole. Donc c’est pourquoi les places sont limités. On le fera en français pour faciliter la compréhension de tous, parce que ce n’est pas tout le monde qui comprend si on le fait en langue », a-t-il expliqué
Petit tonton a aussi indiqué ce qui sera la particularité et les thématiques de cette édition. « Chaque veillée est particulière et chaque fois que je raconte un conte c’est différent de l’autre. Je vais faire dix fois des histoires, chacune va être particulière. Chaque conte est rempli de thématiques, vouloir prendre une seule thématique pour une nuit de conte, c’est gaspiller tout ce qu’on pourrait transmettre comme valeur et messages », a-t-il indiqué.
Docteur Massamba Gaye, conteur sénégalais, a pour sa part souligné l’importance du conte dans la tradition africaine.
« Conter aujourd’hui c’est un engagement idéologique pour nous les conteurs. C’est un engagement à défendre l’identité de l’Afrique agressée de partout. C’est prendre la responsabilité de dire les arts africains se sont des arts qui méritent d’être portés.
Conter aujourd’hui c’est de dire la vérité du peuple aux dirigeants. Conter est un acte d’engagement et il ne s’agit pas juste de réjouir les gens pour les faire plaisir. Il s’agit de porter l’Afrique, la meilleure image de l’Afrique mais aussi de se dire la vérité les yeux dans les yeux », a fait savoir cet artiste Sénégalais pour qui, « il faut que le contenu virtuel que nous avons, que cela soit conforme à notre imaginaire ».
« Si nous laissons les autres proposer du contenu dans le numérique à nos enfants, l’Afrique sera absente de la construction des imaginaires. J’invite les autorités à investir dans le contenu médias mais aussi celui du numérique et si nous perdons cette bataille là, nous perdons aussi l’imaginaire de nos enfants », a-t-il lancé.
Les organisateurs de ce événement réunis au sein de l’association artistique et culturelle « Koumakan » et œuvrant dans la collecte, la vulgarisation et la promotion de tout ce qui tourne au tour de l’oralité, comptent bien aller dans les quartiers pour conter en langue, mais pour le moment les moyens ne leur permettent pas.
Des conteurs Burkinabé, Béninois et Sénégalais sont à Conakry pour cet événement.
Souleymane Bah pour Guinee114.com
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