Tueries et arrestations en Guinée: importante déclaration de la Coordination Nationale des Foulbhés et Haali-Poular de Guinée (CNFHPG)

Le 5 septembre 2021, un vent d’espoir a soufflé sur la Guinée. Le serment pris par les nouvelles autorités consistant à faire désormais de la Justice la boussole de l’action publique, le recueillement au cimetière de Bambeto où reposent des centaines de jeunes, victimes de la répression du régime défunt, ont été des signes porteurs et annonciateurs de perspectives nouvelles pour la Guinée.

Depuis cette date, plusieurs jeunes ont été tués

1) Thierno Mamadou Diallo 18 ans

2) Abdoulaye Barry  65 ans

3) Mamadou Bella Barry 16 ans

4) Mamadou Lamarana Diallo 20 ans

5) Amadou Camara 15 ans

6) Amadou Sow  18 ans

7) Ibrahima Baldé   16 ans

8) Alpha Oumar Barry  16 ans

9) Mouctar Diallo 27 ans

10) Abdoul Gadiry DIALLO 16 ans

Cette flamme de l’espoir avait prédisposé les populations à semer et faire germer la graine du pardon, de l’entente, de l’unité et de la démocratie dans un cadre inclusif et participatif en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel pour l’amorce d’un développement durable et partagé.

Le même optimisme s’est encore matérialisé le 2 octobre 2021 à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance de la Guinée. Les guinéen(ne)s, plus particulièrement les jeunes, sont sortis massivement dans les rues le célébrer tous ensemble, dans l’allégresse et la fraternité.

Fort malheureusement, depuis un certain temps, le constat est alarmant. Les habitudes du passé refont surface; la violence et la brutalité s’installent, des jeunes à la fleur de l’âge tombent, fauchés par les balles meurtrières. Les forces de défense et de sécurité (FDS) descendent de nuit comme de jours dans les différents quartiers dans la commune de Ratoma dont les paisibles citoyens subissent des violences et violations de domiciles, arrestations arbitraires, destruction de biens, toutes sortes d’abus…

Du 27 juillet 2022 à nos jours, on dénombre plusieurs morts, des blessés graves par balles, des arrestations, sans compter des dégâts matériels importants. La CNFHPG a d’ailleurs envoyé une délégation aux familles éplorées pour leurs présenter ses condoléances les plus attristées.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Guinée serait-elle en train de revenir sur ses pas et renouer avec la violence et son cortège de malheurs? Sommes-nous incapables de tirer les douloureuses leçons du passé et faire définitivement la paix des braves ? Aurions-nous oublié que le monde entier nous observe et que nous accusons un retard patent dans tous les domaines ?

La stigmatisation d’une communauté ne peut pas permettre de bâtir une nation durable, paisible et unie comme le prouve l’échec du régime précédent. La CNFHPG attire l’attention de la Communauté Nationale et Internationale que de 2011 à ce jour du 24 septembre 2022 que toutes les personnes tuées dans la Commune de Ratoma appartiennent à la même communauté qui continue à en payer le prix le plus fort.

Les populations guinéennes ont trop souffert. Les guinéens sont supposés avoir les mêmes droits et tant que l’injustice demeurera, notre pays ira à reculons dans tous les domaines.

La mission essentielle voire fondamentale de la transition est d’unir les Guinéens autour d’un idéal de paix, d’entente, de justice afin d’organiser des élections crédibles, acceptées de tous.

Les coûts humains et matériels du soi-disant maintien d’ordre ne doivent pas coûter plus cher que la vie elle-même. Celle-ci est sacrée. Nous devons à tout prix faire l’économie de la vie de nos enfants, ceux-ci nous sont chers.

La CNFHPG déplore et condamne avec fermeté toutes les formes de violation des droits de l’homme. La CNFHPG, dans l’objectif de décrisper la situation, sollicite la libération sans délai de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations lancées par le FNDC, l’indemnisation des victimes et la prise en charge des blessés.

La CNFHPG reste convaincue que c’est à travers un dialogue franc et inclusif, accepté de tous, que la Guinée pourra enfin sortir de l’ornière, rétablir l’ordre constitutionnel et gagner les rives de la démocratie et du développement dans la paix et l’entente.

La CNFHPG conseille au gouvernement de transition à plus de diligence dans les procédures administratives, juridiques et judiciaires allant dans le rétablissement et la préservation des droits des citoyens ainsi que de leurs valeurs socio-culturelles.

La CNFHPG sollicite du CNRD et au Gouvernement d’accorder une période de grâce aux vendeurs de produits pharmaceutiques et aux détenteurs de cliniques privées afin de permettre aux uns et aux autres de se réadapter, de se mettre en règle, de se stabiliser et stabiliser leurs familles.

Nous attirons l’attention du Gouvernement que les démons du mal sont entrain de ressurgir du côté de Kassadou (Guéckédou) où des gens mal intentionnés s’attaquent aux troupeaux des éleveurs comme dans les années précédentes dans la région de N’Zérékoré et à Koumban dans la préfecture de Kankan. La CNFHPG déplore aussi le vol accentué du bétail dans le Fouta en complicité avec certaines autorités.

La CNFHPG s’engage à accompagner les autorités dans l’objectif de ramener le calme, la sérénité dans le pays pour que cette Transition devienne un succès pour notre pays dans l’intérêt de toutes et tous sans discrimination aucune !

La CNFHPG implore la grâce d’Allah et sollicite sa miséricorde pour la protection des filles et fils de Guinée dans la paix et l’entente.  AMEN !

Conakry, le 24 septembre 2022

Mawdho Moussidal Foulbhé et Haali-Poular de Guinée

ELHADJ OUSMANE FATAKO BALDE

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