Alors qu’il venait d’instruire une reprise de la mobilisation dans les fédérations de l’UFDG de Conakry pour continuer à exiger «sa victoire» à la présidentielle de 2021, la démission d’un de ses lieutenants et une tribune d’un autre membre de sa «garde rapprochée» en rajoutent à la peine déjà assez dure de Cellou Dalein Diallo. Au-delà, il ne serait pas exagéré de s’interroger sur la solidité d’un mur de jeunes cadres autour de lui.
Souleymane Thianguel Bah, expert en communication, exilé en France parce que cité dans une affaire de meurtre, était le responsable de la communication du leader de l’opposition guinéenne. Même à distance, malgré son remplacement à ce poste par un autre, il est resté actif en faveur du parti UFDG. Alpha Boubacar Bah, nommé conseiller du président Cellou chargé des relations publiques. Ousmane Gaoual Diallo, ancien député de Gaoual et coordonnateur de la communication. Et Maladho Diallo, plutôt discret, est le responsable de la logistique, le monsieur finance qui sait tout des biens du parti. C’est la composition non exhaustive d’un mur de jeunes dynamiques autour de Cellou Dalein. Ce mur ne tient plus comme avant.
Si la démission d’Alpha Boubacar, proche parmi les proches de Dalein, sous forme de « pause » a surpris plus d’un et lui a même valu des critiques sur Facebook, une tribune de Souleymane Thianguel Bah, parue le lendemain, suscite elle aussi des interrogations notamment sur leur conviction à propos du président de l’UFDG, même si ce n’est la première fois qu’il reste au sein du parti pour donner des opinions contraires. Alors que Dalein appelle à aller jusqu’au bout au cours d’une rencontre avec des responsables des fédérations des cinq communes de Conakry, Souleymane Thianguel explique dans sa tribune la nécessité, selon lui, d’une unité nationale et d’une fin des violences. Les deux actes seraient indépendants mais concourent quand même tous à démonter une certaine différence de positions entre les deux auteurs et le leader Dalein.
Ousmane Gaoual Diallo, qui avait été perçu comme quelqu’un de trop pressé et hanté par l’idée de succession à Dalein à la tête de l’UFDG, séjourne en prison depuis plusieurs mois. Personne ne sait exactement ce qu’il pense de Dalein et de l’UFDG d’aujourd’hui. Le quatrième, Malhado Diallo, était à deux doigts d’être député de Pita lorsque la décision de ne pas aller aux élections législatives a été entérinée par Cellou Dalein Diallo en 2020. Comme beaucoup d’autres dans les rangs de l’UFDG, il pourrait ne jamais pardonner cela. Même s’il n’a jamais commenté cela dans la presse ni posé d’acte montrant une quelconque frustration. Il y a aussi la suite de l’élection présidentielle du 18 octobre, marquée la énième tentative non concluante de l’UFDG d’accéder au pouvoir, qui peut être un motif de lassitude pour beaucoup au sein du parti.
Dalein a bien sûr beaucoup d’autres lieutenants connus ou non connus du public, qui sont encore plus importants que ces jeunes dans le parti. C’est le cas entre autres du secrétaire général Aliou Condé qui est la mémoire de l’UFDG, Kalemodou Yansané et Cellou Baldé qui est l’alter égo de Gaoual. Il peut aussi compter sur la loyauté d’autres jeunes autour de lui comme Joachim Baba Millimouno et la véritable patronne des relations publiques auprès de lui, Nadia Nahman. Mais c’est aussi évident que le mur Alpha Boubacar, Thianguel, Ousmane Gaoual et Maladho n’est pas loin de tomber. Ses fissures crèvent déjà les yeux.
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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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