Un (1) an du CNRD au pouvoir: Maître Kpana Emmanuel Bamba porte un “regard mitigé”

Le CNRD qui a renversé le pouvoir du Professeur Alpha Condé le 05 septembre 2021 célèbre ce lundi, ses douze (12) mois à la tête de la Guinée. Si certains acteurs politiques et sociaux y compris des citoyens apprécient la conduite de la transition tout en dressant un bilan élogieux, une frange importante des Guinéens fait un constat alarmant et mitigé. C’est le cas du président de la ligue guinéenne des droits de l’homme (LIGUIDHO) interrogé par un confrère de la RFI sur les 365 jours du CNRD. Il a abordé plusieurs autres questions, notamment le dialogue.

 
“Le regard est mitigé en tout cas du point de vue des droits de l’homme. Les points positifs c’est que depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir on a constaté la mise en place de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Ce que tous les Guinéens demandaient à tout moment puisque la République de Guinée regorge de tant de ressources naturelles qui apportent à la Guinée des milliards de francs guinéens pourquoi pas même de dollars mais ces fonds étaient détournés par ceux qui étaient censés diriger le pays”, a indiqué Maître Kpana Emmanuel Bamba, président de la LIGUIDHO.
Parlant de la situation de l’ancien président de la République, Alpha Condé, l’avocat à la cour estime qu’il doit répondre de ses actes au moment venu.
 
“Nous pensons que Monsieur Alpha Condé ne pourra que prendre un petit temps de repos et le moment venu il devra répondre de ses actes devant le tribunal compétent en la matière parce qu’il y’a eu crimes de sang, il y a eu crimes économiques. Nous pensons que ces crimes ne doivent pas rester impunis dans notre pays”, a-t-il souligné.
 
Ce spécialiste des droits humains a toutefois noté des points négatifs depuis l’arrivée des militaires au pouvoir en termes de violation des droits de l’homme.
 
“Il y a eu des points négatifs parce que le CNRD a systématiquement confisqué le droit de manifestation pacifique sur toute l’étendue du territoire national pendant tout le temps qu’il sera-là et nous pensons que le droit de manifestation est un droit fondamental. Donc, pour nous c’est une violation inacceptable des droits de l’homme”, a mentionné avant d’inviter les nouvelles autorités à faire ouvrir des enquêtes sur les bavures et violences enregistrées dans les manifestations.
 
“Aujourd’hui nous pensons que les autorités devraient faire ouvrir des enquêtes. Au cours des manifestations, des agents des forces de l’ordre ont violé les droits de l’homme. Du côté aussi des manifestants, il y a des gens également qui ont engagé leur responsabilité pénale en caillassant, en détruisant. Ils doivent également répondre parce qu’au niveau de la justice c’est l’équité, c’est légalité devant la loi“, a-t-il martelé.
 
Le dossier des massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom faisant une centaine de morts, des blessés et des femmes violées a aussi été évoqué.
 
“Là également l’actuel ministre de la justice est en train de mettre le pied  d’accélérateur sur le dossier et nous pensons que le délai du 05 ou 06 septembre (2022) promis pour qu’il y ait beaucoup d’avancées en matière de préparation de ce procès-là. Nous pensons ce procès va se tenir finalement dans les semaines à venir pour que les bourreaux puissent répondre les leurs actes”, a laissé entendre l’activiste de défense des droits de l’homme.
 
Sur l’élaboration de la nouvelle qui est aussi l’une des priorités de la junte militaire, Maître Pana Emmanuel Bamba fait des recommandations.
 
“Nous pensons que le CNT (conseil national de la transition) en tant qu’organe de la transition ne devrait pas être le seul qui puisse élaborer la nouvelle constitution. Nous nous avons recommandé que la nouvelle constitution dans son processus de rédaction, d’adoption qu’il y ait une inclusion et une participation de toutes les forces vives de la nation”, propose-t-il.
 
Pour un dialogue inclusif et participatif, l’activiste apporte des pistes de solution.
 
C’est pourquoi je disais qu’il faut créer un climat favorable de retour de tout le monde autour d’une table que ce soit la libération de nos collègues en prison, que ce soit la création de conditions favorables au retour de ceux qui sont en exil pour que l’agenda de cette transition puisse aboutir à des élections transparentes et crédibles dont les résultats vont être acceptés par tous”, a-t-il proposé.
 
Il faut toutefois souligner que ce 05 septembre 2022 qui marque l’anniversaire des douze (12) mois aux affaires, le FNDC a appelé à une manifestation pacifique.
 
Mamadou Macka Diallo
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