Dès les premières heures de l’avènement du Comité national pour le rassemblement et le développement au pouvoir, une place de choix a été accordée au secteur minier guinéen.
L’une des premières déclarations du colonel Mamady Doumbouya insistait sur la liberté des opérateurs miniers à travailler en toute tranquillité dans ce secteur considéré comme premier pourvoyeur de l’économie nationale.
Des instructions ont été données par le Chef de l’Etat dès le 06 septembre 2021 à la faveur d’une rencontre tenue au palais du peuple en ces termes : Toutes les sociétés minières évoluant sur le territoire national peuvent travailler dans les limites des conventions et des législations en vigueur fin de citation.
Quelques jours après, c’est-à-dire, le 16 septembre 2021, les miniers ont été reçus par le CNRD dans le cadre des concertations nationales. Des acquis, difficultés et perspectives sont étalés sur la table des nouvelles autorités du pays. Suivra, quelques semaines plus tard, la nomination d’un nouveau ministre des Mines et de la Géologie.
Les dossiers se bousculent au ministère et ils sont traités en fonction des priorités et des pertinences. Le projet Simandou, le plus grand projet minier de la sous-région en phase de construction, intéresse le Comité national de rassemblement et du développement.
L’Etat guinéen propose une convergence d’idées entre le consortium Winning et Rio Tinto pour une coentreprise. La méthode pourrait s’opérer pour l’exploitation des infrastructures conformément aux textes guinéens.
Des négociations démarrent et se heurtent à des difficultés. Pas d’avancées et les autorités tiennent au bilan dans le secteur des mines. Les travaux de construction du port et du chemin de fer qui traverse le pays sont arrêtés.
Les commentaires fusent de partout. Chacun allant de ses propres commentaires. Des spécialistes s’improvisent ; l’état et ses partenaires négocient en coulisse ; finalement un accord est trouvé pour la coentreprise pour l’exploitation de Simandou, le plus grand gisement de fer au monde.
Le président du conseil d’administration de la coentreprise est nommé depuis quelques semaines mais l’on ne constate pas grand-chose sur le terrain en matière de démarrage effectif des travaux.
Autre interrogation dans le secteur minier guinéen, c’est la quantité de la bauxite exportée et son rendement sur le budget national. La zone d’ombre est le prix de vente de la bauxite à l’international. Selon les informations, le prix était fixé en fonction de la tête, le visage et même le bras du client.
Chaque société avait son prix dans la bauxite. Les nouvelles autorités sont parvenues à mettre en place un prix de référence qui devrait entrer en vigueur le premier septembre. L’arrêté conjoint a été remis aux sociétés minières intéressées.
La transformation de la bauxite sur place constitue un autre fait marquant de la gouvernance Doumbouya. Dans un ton ferme, le patron du Comité national pour le rassemblement et le développement a demandé à toutes les sociétés minières de présenter un calendrier pour la raffinerie.
Le sujet est pris très au sérieux au département des mines. Selon des responsables du ministère des Mines, le processus de raffinage suit son cours normal.
En dépit de ces prouesses au ministère des Mines et de la géologie des promoteurs miniers se plaignent de la sécurité sur les sites miniers notamment dans les zones aurifères. La non-signature de certains dossiers importants par l’administration minière impacte également l’évolution de certains travaux sur le terrain.
Bangaly Condé
Journaliste à la radio nationale (RTG)