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« Un béret rouge m’a donné un coup violent, un autre m’a poignardé », témoignage d’un rescapé du 28 septembre

Abdoul Karim Sow est l’une des parties civiles qui ont comparu ce mercredi, 18 octobre 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn, qui juge les auteurs présumés des événements du 28 septembre 2009. A la barre, il a raconté les violences qu’il a subies ce jour-là au stade du 28 septembre de Conakry et dans les environs, alors qu’il était allé prendre part au meeting des Forces vives qui était prévu sur les lieux.

Selon cette victime, sa mésaventure a commencé au niveau de Dixinn Oasis, où il a perdu connaissance après avoir été violemment battu avec d’autres manifestants par des gendarmes. Abdoul Karim Sow dit avoir repris connaissance dans une clinique à Dixinn Foula, où il avait été transporté par des citoyens. Toujours déterminé à participer au meeting, lorsqu’il a appris l’arrivée des leaders au stade, il s’est rendu sur lieux, où il a failli perdre la vie.

« Lorsque nous sommes arrivés à l’intérieur du stade, on a prié deux rakats sur la pelouse, après je suis allé m’asseoir au Sahara (la tribune non couverte, ndlr). Vers 12 heures, des pick-up de militaires sont arrivés sur les lieux. Dès qu’ils sont entrés, ils ont commencé à tirer. Ils ont tiré en direction de la tribune où se trouvaient les leaders, j’ai immédiatement pris la fuite. Arrivé au niveau de la porte par laquelle les joueurs entrent, j’ai vu des hommes armés de fusils et de machettes, ils faisaient des rafales.

J’ai rebroussé chemin pour retourner à l’intérieur du stade. J’ai tenté de sortir par une petite porte qui est vers Sahara, mais ça n’a pas marché. Il fallait quand même trouver une solution pour sortir du stade. Donc, je suis allé devant la grande porte, des bérets rouges étaient arrêtés là-bas. Quand j’ai voulu sortir, l’un d’entre eux m’a donné un coup violent à l’aide de son fusil, un autre m’a poignardé au niveau de la tête, je suis tombé, et j’ai perdu connaissance.

La Croix-Rouge est venue me prendre. Quand j’ai repris connaissance, j’étais dans une clinique. Mais il n’y avait plus de place, ils nous ont transportés finalement à l’hôpital national Donka, où on a reçu les premiers soins. Je suis resté là-bas jusqu’à la nuit, les docteurs ont dit à ceux qui peuvent se déplacer, de rentrer à la maison », a expliqué Abdoul Karim Sow.

 

Mamadou Macka Diallo

666 660 366

 

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