Remplacé à son poste et poursuivi au temps du Professeur Alpha Condé et du RPG Arc-en-ciel dont il était membre, pour des faits présumés de détournement de deniers publics portant sur un montant de vingt-cinq (25) milliards de francs guinéens, l’ancien directeur général du Conseil guinéen des chargeurs a récemment été blanchi par la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) après six ans de tracasseries judiciaires. Invité chez nos confrères de Djoma médias ce mercredi, 04 octobre 2023 dans l’émission On refait le monde, ce cadre de l’ancien parti au pouvoir magnifie la justice sous la junte alors que celle-ci fait l’objet de critiques notamment de la part d’autres anciens dignitaires qui crient plutôt à une chasse aux sorcières. Sékou Camara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, dit aussi savoir le péché d’Apha Condé qui a conduit au coup d’Etat du 05 septembre.
« La cabale qui était contre moi, c’était comme une révolution qui broyait ses propres enfants… C’était juste un problème de personne, on voulait juste me plonger. Ce n’était pas une décision stratégique prise au haut niveau, mais ce sont des rivalités qui tournaient entre des éléments de la révolution », a lancé Sékou Camara, ancien directeur général du Conseil guinéen des chargeurs et cadre de l’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel dont il se réclame néanmoins toujours membre.
« La justice du CNRD a été en très bonne marche avec moi », dit-il. « Donc le CNRD c’est mon régime. C’est le régime-là qui m’a accordé ma liberté. J’ai comparu pour la première fois le 04 juillet 2018 dans un système dont j’ai participé efficacement à la mise en place, j’y ai trainé jusqu’en 2023, si la CRIEF vient me blanchir, moi je n’ai rien contre la justice de la CRIEF », mentionne-t-il, pas sans préciser qu’il n’avait pas l’intention d’aborder ce volet judiciaire le concernant.
Une bonne impression sur la CRIRF à la veille d’une comparution très étendue d’un autre haut responsable de l’ancien parti au pouvoir à savoir Amadou Damaro Camara dont la détention est qualifiée d’injuste. Secrétaire général de la section de Nongo, selon un chroniqueur dont-il n’a pas démenti les propos, Sékou Camara croit savoir la raison de l’écroulement du régime d’Alpha Condé dont il avait d’ailleurs vu très tôt les signaux, selon lui. « Oui, le coup d’Etat était prévisible. J’ai un grand frère à qui j’ai dit : dites à votre ami (Alpha Condé Ndlr), s’il ne prend pas ses gardes, je ne le voie pas. Il est arrivé un moment, c’était le sauve qui peut alors que le pouvoir c’est comme du lait sur du feu. Il faut absolument qu’on y veille.
Quand quelqu’un dort, ceux qui sont éveillés veillent mais on était arrivé à un moment où certains s’étaient donnés une échéance pour la vie même du professeur Alpha Condé. Chacun cherchait à se positionner, finalement on a oublié le pouvoir », révèle-t-il avant d’insister sur le fait que « le système Alpha a péché par le choix des hommes ». Car, « on ne peut pas faire du nouveau avec l’ancien ».
A noter que contrairement à Sékou Camara, beaucoup d’autres anciens cadres de l’administration précédant sont poursuivis par la CRIEF. Certains condamnés, d’autres toujours en prison en attente d’un procès équitable et juste dont ils disent ne pas avoir la garanti alors qu’ils sont privés de liberté depuis plus d’un an. Il s’agit notamment de l’Ancien Premier ministre Kassory Fofana, l’ancien ministre Ibrahima Kourouma et l’ancien intendant de la Présidence, Kabinè Sylla communément appelle Bill Gates.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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