D’entame, ce qu’il faut retenir en toile de fonds, l’équilibre accordée à la gestion bi annuelle du CNRD s’appuie sur la capacité et la détermination des autorités à apporter immédiatement et progressivement les réponses à certaines attentes et préoccupations des populations guinéennes sous un laps de temps.
Allant du postulat que le bilan s’opère sur les résultats apportés en fonction des objectifs initiaux, dans les délais et dans le temps ainsi que les ressources mobilisées à cet effet, je conclu que le bilan du CNRD présente des avancées socioéconomiques encourageantes sur les plans économique, financier et infrastructurel. Par ailleurs, de fortes améliorations restent à apporter sur le segment des instances de gouvernance socio-politique et institutionnelle qui demeurent indispensables pour une meilleure articulation et coordination des différentes actions.
Quel est le levier de la réussite de la gestion économique et financière du CNRD ?
A chaud, nous pourrions dire que l’évaluation ou le diagnostic de la mise en œuvre des politiques publiques et institutionnelles notamment celles menées par le pool économique et financier ont fortement contribué à l’essor de ce segment.
Les réformes structurelles entamées par les nouvelles autorités ont permis de renforcer la résilience de l’économie guinéenne face aux chocs exogènes et endogènes négatifs. Cela a permis à l’Etat d’opérer une politique keynésienne basé sur la relance par l’investissement produisant des effets multiplicateurs sur le dynamisme de l’économie.
Les éléments et les hypothèses de bases caractérisant le cadrage macro-économique et la politique monétaire de la BCRG ont servi de leviers centraux pour l’atteinte de ces résultats.
Quelles sont les faiblesses constatées au cours des deux années du CNRD ?
Au même titre que ses exploits et performances, le diagnostic sur la bi-annualité de gestion du CNRD laisse également des zones d’ombres qu’il faille prendre en compte dans le développement ci-après.
Quelles recommandations et perspectives pour rétablir le segment ?
- Au plan politique
Le jumelage de l’écosystème des finances publiques et du cadre de gouvernance politique et institutionnelle est essentiel pour booster le niveau de performance constaté sur les deux dernières années.
- Au plan économique
L’économie guinéenne doit tirer sa croissance de façon inclusive. Pour permettre cela, il faut un changement de paradigme dans l’orientation des fonds issus de l’exploitation minière dans les localités impactées. Ces fonds, à l’inverse de permettre le développement infrastructurel des localités, doit servir à la réhabilitation ou à l’ouverture d’unités industrielles en harmonie avec les pratiques agropastorales des localités. Cette politique permettra de booster le secteur manufacturier vecteur d’une croissance durable et du développement du commerce extérieur d’une part et d’autre part augmenter le revenu des populations rurales et permettre un développement économique à la base et sur la base de moyens propres aux usagers ;
- Au plan financier
La Guinée, à l’instar d’autres pays, doit multiplier les sources innovantes et locales de financement de son économie. A cet effet, il est indéniable que la création d’une institution financière publique de type Caisse de Dépôts et de Consignations est en parfaite harmonie avec nos ambitions à moyen et long terme pour accentuer les financements des projets structurants à long terme ; les statistiques de la BCRG et le rapport de la Banque Mondiale indiquent d’énormes sources d’épargnes inexploitées et inutilisées à cet effet.
- Au plan de la gouvernance institutionnelle
Qualifier la dépense publique en procédant à des réformes structurelles répondant aux attentes et aux articulations de l’écosystème administratif ct institutionnel du pays. C’est le prix à payer pour l’effectivité de la rectification institutionnelle et la refondation.
La réussite d’une transition est un travail d’ensemble ; rassembler toutes les voix dissidentes ou ascendantes demeure un travail complexe, mais cela doit être le travail de tous les jours et de tous les temps. Cela permettra d’éviter d’éternels recommencements et d’offrir des institutions durables, rigides et adaptées à nos réalités.
A ce titre, les efforts des autorités doivent converger vers l’amélioration du cadre de gouvernance politiques et des actions des institutions politiques en cette période.
Pierre Alhassane ONIPOGUI
Consultant Indépendant
Master II en Finances Publiques et Fiscalité UGLCS
Licence Professionnelle en Management International
Licence en droit des Affaires UGLCS
00224 622 275 891 / 660 200 502 / onipoguip@gmail.com