Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce lundi, 31 juillet 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. A l’ouverture de l’audience d’aujourd’hui, c’est Efreine Kamanda Soumah, garde de corps de Sidya Touré, le président de l’UFR, qui est passé à la barre.
Partie civile dans cette affaire, il est venu raconter ce qu’il a vécu au stade du 28 septembre de Conakry, où une manifestation d’opposants a été réprimée dans le sang le 28 septembre 2009. Selon lui, le problème a commencé à l’extérieur du stade, après l’échec de la tentative du colonel Moussa Tiegboro Camara de dissuader les leaders politiques d’arriver sur les lieux du meeting.
« Le 28 septembre 2009, nous sommes allés chez feu Jean Marie Doré à 9h30, on a rejoint les autres leaders, le premier imam de la mosquée Fayçal et d’autres qui étaient là-bas. Ils ont échangé pendant un moment, mais ils ne se sont pas compris. Donc on a bougé, en direction du stade. Lorsqu’on est arrivés au niveau de la FONDIS, la première personne qui est sortie devant nous, c’est le colonel Tiegboro. Il s’est adressé à Sidya Touré (président de l’UFR), en lui demandant de reporter la manifestation. Ils ont échangé un peu, ils ne se sont pas compris. Soudain, les coups de gaz lacrymogène ont retenti », a-t-il raconté.
En réponse à une question du ministère public, la victime a pointé du doigt notamment le capitaine Marcel Guilavogui, qu’il accuse d’avoir voulu tuer Sidya Touré. « Celui qu’on appelle Marcel nous a donné des coups, il nous a qualifiés de maudits, il a tapé mon patron (Sidya Touré) sur la tête. À son deuxième coup, mon patron lui a demandé « mais qu’est-ce que je t’ai fait ? », il a asséné des coups à mon patron. Il voulait le tuer même », soutient-il.
Comme beaucoup d’autres parties civiles, Efreine Kamanda Soumah pense aussi qu’il y a eu des « infiltrés », c’est-à-dire des hommes ne faisant pas partie des forces de défense et de sécurité, qui ont participé aux crimes commis au stade du 28 septembre. « Ceux qui sont venus dans les bus, sont rentrés dans le stade en courant. Mais dès que tu vois leurs mouvements, tu te rends compte qu’ils ne connaissaient pas le stade ».
Selon lui, n’eut été l’intervention du commandant Aboubacar Diakité dit Toumba, beaucoup de leaders politiques allaient mourir au stade.
Diop Ramatoulaye
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