Après Mamady Condé, c’est une autre partie civile dans le dossier des événements du 28 septembre 2009 qui est à la barre du tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
En larmes, Elhadj Nouhou Barry né en 1968 à Mamou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, déclare avoir perdu son grand frère dans les événements douloureux du 28 septembre 2009. Cet autre marchand de profession dit également avoir été roué de coups par des militaires.
« Le 28 septembre 2009, mon grand frère Amadou Barry, Ibrahima et Abdoulaye mes neveux, nous avons bougé à 6h pour venir au stade. Nous sommes descendus à Kénien carrefour. On est arrivé à 9h30, la porte était ouverte. Nous sommes montés à la tribune aux côtés des leaders, il y avait beaucoup d’ambiances.
Ils ont commencé à tirer aux environs de 10h-11h. Certains portaient des maillots de Chelsea avec des cauris sur la tête. On voulait sortir mais les bérets rouges tiraient. On est allé vers Marocana, on a trouvé qu’ils ont coupé les fils électriques. Celui qui touchait, mourait sur place.
J’étais devant et mon grand frère était derrière moi, après ils ont tiré sur lui. Il a crié: « ils ont tiré sur moi! ». Il a reçu deux balles, une sur la tête et une sur le pieds. Il est tombé, je me suis couché auprès de lui pour me faire passer comme un mort aussi. J’ai voulu récupérer le corps, un gendarme est venu, je lui ai donné mon téléphone Nokia pour qu’il m’aide à prendre le corps de mon grand frère. Entre temps, les militaires m’ont frappé avec leurs fusils, ils ont cassé 4 de mes dents. J’avais perdu connaissance. La croix rouge est venu me prendre pour Donka. Là je me suis réveillé à 17h.
C’est à partir de l’hôpital que j’ai informé ma famille que mon grand frère est mort au stade.
Lorsque les bérets rouges sont venus saccager la pharmacie, j’ai demandé à ma famille de me faire sortir de Donka.
On m’a pris pour m’envoyer à la clinique mère et enfants où j’ai passé 7 mois. Quand je suis sortie, j’ai porté plainte avant de repartir à l’hôpital Mère et enfants où j’ai passé un an six mois. Depuis ça, je n’ai pas encore retrouvé complètement ma santé. Je suis devenu un handicapé à vie.
Le corps de mon grand frère Amadou Oury a disparu. Son fils Abdourahmane Barry est membre de l’association des parents des disparus. Il avait deux femmes et cinq enfants. Il vivait aux États-Unis », a t-il indiqué.
Diop Ramatoulaye
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