Une rencontre prometteuse s’est tenue ce vendredi 15 septembre au ministère de la Justice et des Droits de l’Homme entre le ministre Alphonse Charles Wright et les associations des victimes des événements douloureux du 28 septembre 2009. En toile de fond, examiner la situation des victimes malades, en vue d’une prise en charge médicale et psychologique de celles-ci. Au sortir de la rencontre, le garde des sceaux a fait une annonce importante pour les victimes.
« Ces derniers temps, le département de la Justice reçoit pas mal de demandes d’intervention de la part des victimes des évènements douloureux du 28 septembre. Vous avez des femmes qui ont été victimes de viol qui ont besoin d’une prise en charge psychologique, vous avez des cas qui nécessitent parfois d’intervention chirurgicale… Mais puisque le procès est en cours, est-ce qu’il faut attendre que ce procès se termine avant de se prononcer sur une forme quelconque de réparation ou d’assistance ?
J’ai déjà travaillé avec les structures étatiques pour pouvoir mobiliser des montants qui peuvent servir à la réparation des victimes. À date, chez nos financements intérieurs, l’État guinéen a mobilisé dix-neuf milliards pour le moment qui se trouvent dans le compte d’indemnisation des victimes. II faut penser à une mesure intérimaire réparatrice. Ça veut dire quoi ? Au lieu d’attendre la fin du procès, vous avez des victimes qui sont dans le besoin qui peuvent mourir. C’est maintenant qu’il faut les prendre en charge », a déclaré Alphonse Charles Wright.
Mais, ajoute-t-il, on ne peut pas les prendre en charge si on n’arrive pas à identifier qui sont-elles et identifier leurs besoins. Cela ne peut pas se faire sans qu’il y ait une rencontre au cours de laquelle on donnera la liberté de chacun d’exprimer ses intentions, ses besoins. C’est ce qui a été fait. Nous nous rendons compte qu’il y a une multitude d’associations de victimes et qu’il faut quand même faire un travail de fond pour ne pas que l’argent de l’État se retrouve dans les mains de ceux qui ne sont pas les véritables bénéficiaires ».
Cette initiative du ministère de la Justice est accueillie avec beaucoup de satisfaction par l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 septembre 2009 (AVIPA). Pour Asmaou Diallo, la présidente de cette organisation, cela constitue un nouveau motif d’assurance pour les victimes.
« Je suis rassurée depuis le démarrage du procès. Avec l’allure que ça prend, je dirais que nous victimes, nous estimons qu’on aura vraiment gain de cause à la fin de ce procès. Aujourd’hui, on a rencontré le ministre, c’est un plus. Et le vendredi, nous allons revenir débattre avec lui pour savoir comment on va continuer avec la prise en charge médicale des victimes. Nous sommes satisfaits et nous espérons avoir une suite favorable dans le procès », a-t-elle déclaré.
Suspendu depuis fin juillet en raison des vacances judiciaires, le procès des évènements du 28 septembre 2009 doit reprendre le 03 octobre 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
Diop Ramatoulaye
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