Violences à Foulata (Siguiri): plus de 23 femmes blessées dont une par balle réelle (responsable local)

Une manifestation de femmes réclamant le recrutement de leurs enfants et maris au sein des sociétés minières à Foulata dans la sous-préfecture de Maleya, préfecture de Siguiri, a été réprimée par les forces de l’ordre. Plusieurs d’entre-elles ont été gravement blessées.

Selon Amara Sacko, représentant des communautés auprès de la SAG dans les négociations avec la société minière du côté de Foulata, plus de trente personnes ont été blessées dont 4 graves. D’autres personnes ont été arrêtées et conduites à la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) de Bafinda à Siguiri. Il accuse aussi les forces de l’ordre d’avoir pillé et incendié les biens de la population locale.

« C’est un problème de recrutement entre la SAG et la Communauté. On a fait un protocole d’accord au côté du code minier. Par rapport à ce protocole, on a dit, si la SAG doit recruter, les sociétés sous-traitantes aussi qui sont autour de la SAG doivent recruter. Donc, suite à ça, il y a une société de sous-traitance qui s’appelle Mota en ville qui est chargée de transporter les graviers au côté de l’usine. C’est cette société-là qui est arrivée sur le terrain. Quand ils sont arrivés, ils n’ont pas pu recruter. Le responsable de la jeunesse, le président du district et nous les membres de la commission de l’élaboration du protocole d’accord, on a tout fait avec eux mais ils n’ont pas accepté. Sinon en élaborant le protocole, on a dit ça. La société de sous-traitance doit recruter selon leurs besoins comme la société mère, la SAG. La SAG aussi n’a pas recruté. Ils ont parlé du recrutement d’un nombre de dix personnes mais ils n’ont pas fait. Les femmes aussi ont dit qu’ils n’ont pas pris nos enfants, nos maris, c’est vraiment dommage. C’est à cet effet qu’elles sont restées ensemble le samedi et le dimanche pour la négociation mais les militaires n’ont pas compris. Ce que les femmes aussi demandaient, elles ont dit ça au chef des militaires délégués sur le terrain pour qu’il puisse envoyer l’information mais lui dit que ce qu’il cherche, si on lui dit un ordre à exécuter, vraiment il doit exécuter cela.

Le lundi c’était le férié, le mardi à partir de 15 heures, ils ont envoyé d’autres militaires, plus de six véhicules comme ça. Quand ceux-ci sont arrivés, ils ont dit aux femmes de se regrouper d’un seul coin le message qu’ils ont, ils vont leur dire ça. Après ça, ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes avec des tirs à balles réelles. Il y a certaines femmes qui sont tombées, plus de quatre et elles ne parlent pas jusqu’à présent. On est inquiet de leur situation par ce qu’ils ont pris ces femmes-là dans leurs pickups et les renvoyé à la SAG.

Les hommes se sont mobilisés pour aller récupérer les autres femmes blessées envoyer à l’hôpital de Foulata. Directement on les a embarqués pour l’hôpital préfectoral de Siguiri. Il y a eu plus de 23 blessés graves. Parmi ces 23 blessés, il y a une femme qui a été tirée par une balle réelle. On est inquiet de la situation de ces 4 personnes là. Personne ne sait si elles vivent ou pas puisqu’on n’a pas accès à elles.

Ensuite, ils (les agents des forces de l’ordre : ndlr) sont descendus en ville, ils ont commencé à incendier les cases, plus de 11 cases comme ça. Ils ont cassé et incendié aussi 36 magasins des gens, pillé leurs biens. Vers 19 heures comme ça du mardi, ils sont allés aussi chez le doyen qui n’a pas pu aller à la prière. Ils ont lancé aussi des gaz dans son salon, cassé aussi des portes dans sa maison. Tout ce qu’ils veulent prendre, ils ont pris, ils ont même incendié deux ou trois chambres là-bas. Ils sont partis encore à la mosquée, les gens qui étaient là-bas, ils les ont embarqués dans leurs pickups envoyer à Siguiri à la CMIS de Bafinda. Donc, il y a plus de 29 personnes en prison. 20 femmes et 11 hommes », a expliqué Amara Sacko chez nos confrères de Fim FM ce jeudi 19 août 2021.

Mamadou KOUYATÉ

628 38 09 89

Articles similaires