Violences faites aux femmes et filles: le MMFLP-Guinée fait des recommandations (déclaration)

Au cours d’une conférence de presse, des membres du Mouvement Mondial des Femmes et Filles Leaders Panafricaines (MMFLP-Guinée) en collaboration avec plusieurs ONG de défense des droits des femmes, de la lutte contre les violences faites aux femmes, aux filles et aux enfants ont attiré l’attention des institutions nationales et internationales sur les violences faites aux femmes. Ils ont profité aussi de l’occasion pour des recommandations et propositions de pistes de solutions. C’est le siège de la maison des associations et ONG de Guinée (MAOG) qui a servi de cadre à la  rencontre qui a eu lieu ce 10 décembre 2022.

Nous vous proposons l’intégralité de la déclaration faite par l’organisation

Comme lors des années précédentes, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est célébrée chaque année avec 16 jours d’activisme qui débute le 25 Novembre et se termine le 10 Décembre, jour de la commémoration de la Journée internationale des droits de l’homme. A cet effet plusieurs événements publics ont eu lieu via des campagnes Orangées à travers le monde pour représenter un avenir meilleur, exempt de violence à l’égard des femmes et des filles.

C’est pourquoi le thème de la campagne Tous UNIS pour 2022 appellera à un soutien renforcé envers l’activisme pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles. TOUS UNIS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles !

Cette campagne, menée par le Secrétaire général des Nations Unies et ONU Femmes depuis 2008, vise à prévenir et à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles dans le monde, en appelant à une action mondiale pour accroître la sensibilisation et le soutien à cette question; et créer des opportunités de discussion sur les défis et les solutions.

La déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes définit les violences faites aux femmes et aux enfants comme tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes et aux enfants un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privatisation arbitraire de liberté que ce soit dans la vie publique ou la vie privée.

Chaque année des milliers de femmes à travers le monde et plus particulièrement en Guinée subissent de graves atteintes physiques, psychologiques, morales et matérielles suite aux violences dont elles ont été victimes. Malgré l’existence d’un arsenal juridique et d’acteurs dans la protection et la promotion des droits humains fondamentaux, les violences et abus prennent de plus en plus d’ampleur, limitant ainsi la réalisation des objectifs d’égalité et de justice sociale entre les femmes et les hommes.

Pour le Gouvernement Guinéen, les questions de viol et de violences à l’égard des femmes, la promotion et la protection de la santé des groupes vulnérables que sont les femmes et les enfants constituent de grandes priorités dans notre système de santé et de protection sociale.

Il faut noter que la violence à l’égard des femmes et filles fait obstacle à la réalisation des objectifs d’égalité, de développement et d’épanouissement. Elle constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues, et les plus dévastatrices dans le monde. Elle demeure également l’une des moins signalées en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent. Elle empêche partiellement ou totalement celles-ci de jouir de ces droits et libertés. Cette pratique n’est pas nouvelle car selon les dernières estimations, près d’une femme sur trois âgée de 15 ans et plus, partout dans le monde, a subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, d’un non partenaire ou les deux, au moins une fois dans sa vie.

Force est de constater que les niveaux de violence à l’égard des femmes et des filles sont restés largement inchangés au cours des 10 dernières années. Cela montre à suffisance que cette pratique ne peut être considérée uniquement comme une conséquente de l’impact de la pandémie de COVID-19, mais par contre elle a exacerbé tous les facteurs de risque pour la violence à l’égard des femmes et des filles, y compris le chômage et la pauvreté, et elle a renforcé un grand nombre de ses causes profondes, telles que les stéréotypes liés au genre et des normes sociales néfastes. Selon l’UNICEF en 2021, 10 millions de filles supplémentaires risquent d’être mariées durant les enfances à cause de la COVID-19 et pourraient ne pas retourner à l’école.

Les retombées économiques de la pandémie risquent de faire basculer 47 millions de femmes et de filles dans l’extrême pauvreté en 2022, effaçant ainsi des décennies de progrès et perpétuant des inégalités structurelles qui renforcent la violence à l’égard des femmes et des filles.

C’est dans ce contexte que nous proposons les solutions suivantes:

Une intégration dans les curricula des programmes d’éducation civique les notions fondamentales sur les violences (physiques, sexuelles, verbales.) y compris l’excision, le mariage précoce, la stigmatisation liée à (la couleur, l’ethnie, la race, le handicap etc…)

Une mise en place d’une plate-forme permanente pour une synergie de tous les acteurs de protection de la femme autour des VBG.

Une implication des artistes dans la dénonciation des faits de violences contre les femmes et les filles. Un plaidoyer systématique en faveur de l’application de la loi dans toute sa rigueur sur les cas avérés.

Une vulgarisation/dissémination de tous les documents afférents aux droits de l’homme en général et ceux des femmes et des enfants en particulier dans des séances de discussions à organiser au niveau des quartiers, marchés, ports de pêche, ou tout autre lieu public.

Une révision des textes de loi pour des peines plus lourdes afin de dissuader d’éventuels auteurs. Pour prévenir et éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles dans le monde entier.

Le MMFLP est porteur d’engagements de la coalition d’action contre les violences fondées sur le genre, la justice et l’économie, le leadership et les mouvements féministes.

Mamadou Macka Diallo

666 660 366

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