Wanindara: Des proches de feu Boubacar Sadjo expliquent les circonstances de sa mort

La première journée de manifestation appelée par les forces vives de Guinée (FVG) à Conakry et à l’intérieur du pays a fait de nouvelles victimes dans les rangs des manifestants.

Toute la journée du mercredi, 10 mai 2023 les manifestants et les forces se sont violemment affrontés dans plusieurs endroits réputés chauds de la commune de Ratoma comme Wanindara, Cosa, Bomboly, Bambéto et Hamdallaye.

Les organisateurs de la manifestation ont dénombré sept (7) morts, 32 blessés dont 13 graves et 56 arrestations.

Le beau-frère de Boubacar Sadjo, âgé de 18 ans, l’une des victimes explique comment ils ont appris la mort tragique du jeune originaire de Dalaba-Kèbâly dans la région administrative de Mamou.

«C’est mon beau-frère, il est sous ma responsabilité, il fait le métier et l’école coranique. Ils ont dit qu’il y a une manifestation hier. Je lui ai dit avec les autres de ne pas sortir de la maison. J’étais allé pour m’acquitter de la prière de 16 heures à mon retour, j’ai trouvé qu’ils l’ont tué dans notre concession. C’est un menuisier, il fait la charpente, les lits et autres. Il est âgé de 18 ans. On est très d’accord, il respecte mes paroles, il travaille sérieusement.

Comme ils sont venus jusque dans notre concession pour ôter la vie de mon beau-frère, moi je ne pardonne pas celui qui l’a fait. Le corps se trouve avec les autorités, il se trouve à l’hôpital régional d’Anta (commune Matoto)», a fait savoir Dian Bhoye Keïta, beau-frère de la victime.

Sa grande sœur, sous le choc, explique comment elle s’est séparée avec son défunt jeune frère.

«Hier, son maître l’a appelé, ils devraient aller pour le travail, je lui ai dit de ne pas aller vue qu’il y’a une manifestation pour ne pas avoir un malheur là-bas. Je lui ai demandé de les rappeler pour leur signifier qu’il n’ira pas pour cause de la manifestation. On est resté ici après la prière de 16 heures, je devrais aller présenter les condoléances chez nos voisins qui avaient un décès. Je lui ai intimé de veiller sur mes enfants jusqu’à mon retour, il m’a donné son accord. Au moment où j’étais dans la famille mortuaire pour les condoléances on m’a contacté au téléphone pour m’annoncer la mauvaise nouvelle qu’ils ont tiré sur mon jeune frère dans notre concession ici. Je m’en remets à Dieu mais je ne pardonne pas et je ne pardonnerai jamais celui ou ceux qui ont tué mon jeune frère. Il est venu ici pour exercer un métier», a témoigné la grande sœur de lait de la victime.

Mamadou Macka Diallo

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