Le discours de l’an du Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, continue de faire parler de lui. Les acteurs socio-politiques guinéens sont divisés là-dessus.
Si certains apprécient l’adresse à la nation du Colonel Doumbouya, d’autres par contre trouvent qu’il n’y a aucun élément nouveau dedans. C’est le cas du président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) qu’on a joint au téléphone ce mercredi, 04 janvier 2023. Docteur Édouard Zoutomou Kpoghomou par ailleurs membre de l’ANAD qui estime que ce discours ne donne pas «d’espoir».
« J’ai trouvé personnellement que le discours du Colonel a simplement rechassé les mêmes choses qui avaient été dites à l’avènement du CNRD. En fait, je n’ai pas trouvé d’éléments nouveaux. Parce qu’encore une fois, toutes les promesses qui avaient été faites n’ont pas été suivies par des actes concrets même si au passage on essaye de montrer effectivement qu’on va dans cette direction. D’abord, je m’attendais à ce que le Colonel effectivement prenne vraiment la mesure de la crise qui est en train de s’installer pour faire en sorte qu’il rassure effectivement les Guinéens. Parce qu’en réalité, il y a quatre choses quand on les perd c’est très difficile de les recouvrir. Il y a d’abord la confiance, elle-même. Quand vous perdez la confiance ou les gens perdent confiance en vous c’est un peu difficile de revenir. Quand vous faites des déclarations que vous ne suivez pas, c’est très difficile que les gens vous reviennent. Et quand vous avez perdu l’occasion de poser des actes dans le sens d’un apaisement, c’est difficile que les gens vous servent. En même temps si vous avez perdu le temps en réalité, ça veut dire que vous ne pouvez récupérer justement ça. Alors c’est ce que nous sommes en train de voir. Le discours du Colonel, peut-être c’était verbiage mais il n’y a pas eu de concret en ce qui concerne par exemple les dispositions pratiques pour pouvoir mettre en route le cadre de dialogue qui doit résoudre la crise qui s’est installée en Guinée. Il y a une crise, qu’on veille ou pas. Alors moi j’avais pensé que c’était pour venir quand même reconnaître qu’il y a eu des erreurs. Parce que quand vous faites un an dans une période de transition vous n’avez pas encore fixé, disons, les grands axes de cette transition, sans mettre en place les institutions qu’il faut, c’est quand même un peu compliqué. La transition on l’a toujours dit n’est pas synonyme de venir installer un gouvernement dans la durée, c’est pour pouvoir mettre en place des institutions pour retourner à l’ordre constitutionnel. Mais notre vision n’est pas là, ça veut dire qu’on a complètement déplacé la définition de la transition elle-même. Alors je trouve que le discours, il a été un discours mais il ne donne pas espoir. C’est ça que je peux dire dans la globalité parce qu’on est toujours dans la logique de pouvoir faire les choses seules. Une transition ne se gère pas par humeur, une transition se gère par consensus. S’il n’y a pas de consensus, ça ne peut pas marcher », a analysé Docteur Édouard Zoutomou Kpoghomou, président de l’UDRP.
Mamadou Macka Diallo
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